Aydius est une commune du département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine, à 30 km au sud-est d'Oloron-Sainte-Marie.
Oscillant de 551 à 2173 m d'altitude, son territoire de 34 km² se situe au cœur de la vallée d'Aspe, dans l'ancienne province du Béarn, sur l'ouest de la chaîne pyrénéenne.
A proximité de la route nationale 134 qui se dirige vers le tunnel du Somport, traversée par nombre de gaves et ruisseaux descendant des sommets, la localité a conservé un environnement particulièrement verdoyant, couverte de forêts (49% de sa superficie) et de milieux herbacés (35%).
Composée d'un petit bourg et de plusieurs hameaux (les principaux sont Les Salars à l'est, Casaubon au sud, les Jaupins au nord-ouest et Les Ichantes au sud-ouest), Aydius était déjà occupée par les hommes durant la Préhistoire. Un abri sous roche y a été mis au jour avec des décors rupestres datant des âges du fer et du bronze.
Au Moyen Âge, une abbaye laïque y est implantée, siège d'une seigneurie qui dépend du vicomté de Béarn.
Tournée vers le pastoralisme, la commune compte plus de 800 habitant au XIXe siècle mais paie ensuite un lourd tribut à l'exode rural (on n'en recense plus qu'une centaine de nos jours). Le tourisme et la production de fromage d'appellation ossau-iraty permettent néanmoins à Aydius de demeurer active, mettant en avant son patrimoine bâti (avec ses demeures couvertes d'ardoises extraites dans son riche sous-sol) et le charme de son relief tourmenté mais bucolique qui ravit les randonneurs...
La commune a conservé et continue de mettre en valeur un patrimoine de qualité, typique de cette région de montagne. Des demeures civiles fort anciennes peuvent toujours y être observées, datant des XVIe, XVIIe ou XIXe siècles, comme les maisons Pualet, Casaubon, Hontas et Guiraudé. L'une d'elles est inscrite à l'Inventaire : il s'agit de la maison Ichante (XVIIIe et XIXe), une demeure de maître où vécut de 1777 à 1857 Joseph Ichante, pasteur et graveur, qui orna les murs extérieurs de plaques d'ardoises gravées portant la généalogie de sa famille ou inscriptions patriotiques. Le poulailler est couvert de panneaux où l'on lit des textes moralisateurs et la fontaine est dotée d'un décor gravé de 1807.
Dans un autre registre, toujours sur le plan du patrimoine civil, on remarque que le monument aux morts porte une plaque au nom d'un soldat exécuté en 1917 pour avoir participé à une mutinerie.
A voir également, les Bains de Chichit : ce petit établissement thermal alimenté par une source ferrugineuse soulageant les rhumatismes fut aménagé au XIXe siècle et fonctionna jusqu'en 1944. Le lieu mis en valeur sert de nos jours de petite piscine pour les enfants du village, à proximité du gave d'Aydius.
Des lavoirs, des abreuvoirs, des croix de mission jalonnent également une promenade dans le bourg et les hameaux.
Pour ce qui est du patrimoine religieux enfin, l'église Saint-Martin, inscrite à l'Inventaire, mérite le détour. D'origine gothique, elle fut remaniée au XVIIIe siècle, période à laquelle le clocher a été élevé (1766). Le décor peint du choeur et des deux chapelles latérales a été réalisé au XIXe siècle. De plan rectangulaire, l'église adaptée au climat montagnard comporte une nef à trois travées et un chevet plat. On y accède côté ouest par un clocher carré accolé à la façade médiévale. A l'intérieur, la nef est dotée d'une voûte en berceau plein cintre, en bois, laquelle est ornée d'un décor de fausse maçonnerie. On remarque qu'une tribune a été conservée, et que le choeur est séparé de la nef par un arc triomphal aux décors ouvragés. Le centre est orné ainsi d'un médaillon peint montrant le Christ en majesté entouré d'anges et de saints. De part et d'autre, ont été peintes les armes d'un évêque et d'un pape. L'église abrite un autel et des éléments de mobilier classés à titre d'objets (chaire, confessionnal…).
Afin de mieux appréhender le patrimoine historique communal, et les richesses naturelles environnantes, depuis 2018, les visiteurs ont la possibilité de suivre un sentier d'interprétation. Son appellation fait référence à la vocation séculaire d'Aydius : "Dans les pas du berger". L'itinéraire jalonné de panneaux explicatifs comprend une table d'orientation réalisée par Dominique Mirassou-Nouqué (artiste peintre établi sur le village). De quoi repérer les sommets qui surplombent le petit bourg.
Décidément désireuse d'expliciter son riche passé, la commune a par ailleurs aménagé un musée près de la mairie dont le titre est là encore très évocateur : "La Maison des Mémoires". On y découvre une partie des œuvres et décors qui ornaient la maison Ichante, une reproduction de la peinture rupestre de l'abri "Gondon Lassus" (en l'occurrence, une représentant humaine à l'ocre rouge datant de la protohistoire) mais aussi l'évocation de deux autres personnalités de la commune. Il s'agit d'une part d'Étienne Lamazou, qui a raconté sa vie de berger de 1913 à 1969 dans un livre, "L'Ours et les Brebis", et Pierre Loustaunau : né à Aydius en 1754, destiné à être berger, il préféra quitter la France, fut général aux Indes, revint au pays fortuné et s'installa comme maître de forges avant de s'engager comme missionnaire et de mourir au Liban ! Ouvert toute l'année. Entrée gratuite. Informations au 05 59 34 70 93.
Reste enfin à profiter de l'environnement montagnard et forestier de la commune, véritable paradis pour les randonneurs. Pas moins de 13 sentiers sont à disposition au départ du village qui mènent pour la plupart vers les sommets du territoire, le plus haut se dirigeant vers le lac du Montagnon d'Iseye à plus de 2000 m d'altitude.
Il est prudent de bien se renseigner et de mesurer la difficulté de certains parcours. Outre un "totem" avec carte installé au point d'information touristique de la mairie, des dépliants sont à disposition. Contacter le 05 59 34 70 93 et pour des boucles de plus grande ampleur incluant d'autres sites de la vallée d'Aspe, l'office de tourisme du Haut Béarn au 05 59 39 98 00.
