Ville de la Somme, non loin du Pas-de-Calais, Doullens prend place à une trentaine de kilomètres d'Amiens et d'Arras. Elle se situe non loin de Beauval, Gézaincourt, et Neuvillette, à trente kilomètres environ d'Albert.
Autrefois connue sous les noms de Donincum, Dorlens, ou Dollendum, la ville de Doullens se développe au Moyen Âge avec la fondation d'un prieuré bénédictin dépendant de l'ordre de Cluny. Place forte importante, elle rejoint le royaume de France dans la première moitié du XIIIe siècle avant d'être brûlée au XVe siècle sous les ordres de Louis XI pour s'être placée aux côtés de Charles le Téméraire. La commune connaît dès lors des périodes agitées, notamment avec la bataille de Doullens en 1595 qui voit le massacre de plus de 4000 habitants.
Aujourd'hui très dynamique, la commune bénéficie de l'aura économique de ses voisines, mais également de son exceptionnel patrimoine architectural.
Inscrite aux Monuments Historiques, la citadelle dévoile encore aujourd'hui sa forme en étoile conçue par Jean Errard de Bar-le-Duc. Ensemble architectural exceptionnel, elle a été édifiée dans la première moitié du XVIe siècle et est une des premières du pays. Achevée au XVIIe siècle, elle comprend à cette période deux corps de casernes, un magasin de poudre, une salle d'arme, la maison du gouverneur, des souterrains et des logements pour les prisonniers. Elle est ensuite convertie en prison d'Etat jusqu'au XVIIIe siècle, voyant passer des prisonniers aussi illustres que Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, ou le duc de Maine, fils légitime de Louis XIV et de Mme de Montespan. Prison de femmes à partir de la moitié du XIXe siècle, la citadelle se transforme en hôpital au début du XXe siècle. Elle est transformée en 1943 en centre d'internement politique allemand. Peu à peu abandonnée, elle se dégrade mais fait désormais l'objet de nombreux projets de restauration.
Inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO et aux Monuments Historiques, le beffroi actuel date du début du XVIIe siècle. Maintes fois incendié, il a connu la visite de personnages aussi illustres que le cardinal de Richelieu, Louis XIV ou Louis XIII. Restauré en partie dans la seconde moitié du XIXe siècle, il s'élève sur près de trente mètres de hauteur et est entièrement en brique et en pierre. Sur quatre niveaux, il présente un rez-de-chaussée en pierres de taille, avec à droite l'ancienne prison qui abrite aujourd'hui l'Office de Tourisme.
Construite au XIIIe siècle, l'église Saint-Pierre a vu son chœur et son clocher entièrement reconstruits. Saccagée au XVIe siècle, elle est désaffectée sous la Révolution française servant alors de remise ou d'atelier. Principalement de style gothique, il n'en reste aujourd'hui que la nef non voûtée et non fermée qui s'élève sur trois niveaux. Dans les années 1950, les Beaux-Arts ont effectué une rénovation visant à mettre en valeur les piliers accouplés, les chapiteaux à crochets, et les arcs souples. Elle fait aujourd'hui l'objet d'un projet visant à la transformer en centre culturel.
Consacrée par Thomas Beckett au XIIe siècle, l'église Notre-Dame a été incendiée au XVIe siècle tout comme sa consœur. Refuge pour la population lors de l'invasion des Espagnols en 1595, elle voit son chœur entièrement reconstruit dans la première moitié du XVIIIe siècle. Un vieux pan de mur est aujourd'hui le seul vestige de l'édifice d'origine, une nouvelle façade ayant été installée au XIXe siècle. A l'intérieur, de très belles œuvres peuvent être admirées comme une Mise au Tombeau de la Renaissance, un groupe sculpté du XIXe siècle représentant l'Assomption de la Vierge, ou un Christ en bois verni du XIXe siècle, tous classés aux Monuments Historiques.
Située au premier étage de l'hôtel de ville, la salle du Commandement Unique a été le théâtre de la réunion entre les représentants français et britanniques et les chefs des armées qui confièrent au général Foch le commandement de toutes les troupes qui combattaient contre les Allemands. On peut notamment y admirer un vitrail de Pierre et Gérard Ansart, deux toiles de Lucien Jonas et les bustes de Clémenceau et de lord Milner.
Érigé au sommet d'une colline, le calvaire Foch a été édifié au début des années 1920, à l'endroit où est tombé le premier obus destiné à la gare d'Authieule. Il dévoile notamment deux très beaux bas-reliefs sculptés.
Ouvert au XIXe siècle, le musée Lombart est l'occasion de découvrir des œuvres d'artistes aussi célèbres que Corot, Poulbot, ainsi que des pièces dédiées à l'archéologie et à l'Antiquité égyptienne. Le site dispose également d'un très beau jardin à la française.
En vous baladant dans la vieille ville, ne manquez pas non plus d'admirer les vieilles maisons du XVIIIe siècle avec leur architecture atypique.