Loon-plage, commune d'environ 6300 habitants, est située dans le département du Nord, sur la Côte d'Opale entre Calais et Dunkerque.
Emergé de la mer flandrienne (actuelle Mer du Nord), d'assèchements de sables et de vases d'origine fluviale, le village de LOON (qui signifierait pour les uns "lieu boisé", pour d'autres "canards") se concrétise à la fin du XIe siècle. A la fin du XIIe siècle, Loon a une réelle existence, mais deux fléaux majeurs menacent à chaque instant : les inondations et les guerres… Ce n'est qu'à partir de 1756 que Loon se remet de ces conflits et de périodes d'inondations et prend alors sa physionomie définitive. Loon serait devenue française après la Paix des Pyrénées (1659). L'époque est marquée par la fuite des flamands vers la Flandre orientale et, simultanément, par une immigration d'origine calaisienne, boulonnaise et picarde. Loon commence alors à se franciser de sorte que l'on finira par ne plus parler que le français à Loon, sauf dans les brouckes où l'usage du flamand a persisté jusqu'à très récemment. En 1791, on estime la population à environ 1 000 individus. C'est l'agriculture qui rythme la vie de la totalité des Loonois au travers des travaux saisonniers. On y récolte surtout des céréales (blé, orge, avoine…). A la fin du XIXe siècle, les cultures de la chicorée, de la carotte et de la betterave prédominent et deviennent les principales activités agricoles. A la veille de la Révolution Française, la grogne des paysans loonois grandit à l'égard du magistrat de Bourbourg (équivalent d'un conseil municipal). Les cahiers de doléances rédigés, le décret du 14 décembre 1789 permet à Loon de devenir une commune indépendante, capable de choisir ses élus et de gérer son administration. En 1889, pour éviter toute confusion avec Laon (02), le conseil décide le changement de nom de la commune qui s'appellera ensuite "Loon-Plage". Quelques mois plus tard, émerge l'idée de créer une station balnéaire sur la plage de Loon-Plage. En 1894, un casino est construit ainsi qu'un hôtel et des chalets : c'est la plage du Clipon, nouveau lieu de vacances à la mode où l'on peut observer les allées et venues des gens fortunés.
En 1929, il existe 16 sècheries à chicorée sur le territoire loonois : l'économie est essentiellement basée sur la culture de cette racine, et complétée par l'exportation massive de carottes, betteraves, navets… A partir de 1965, tout s'accélère… A la suite de l'abandon du site balnéaire du Clipon, l'extension du port de Dunkerque et la rétrocession d'une immense partie de la plage ouvrent le chapitre de l'industrialisation loonoise. L'ambition de faire de Dunkerque un port d'intérêt national entraîne la création d'écluses et de bassins toujours plus spacieux. Les expropriations se multiplient et les industries s'implantent sur le littoral… Loon-Plage devient alors une ville à forte concentration industrielle. Corrélativement, de nombreuses exploitations agricoles disparaissent. En 1968 est créée la Communauté Urbaine de Dunkerque (CUD). Loon-Plage devient membre de la CUD afin de répondre au problème nouveau du relogement des loonois expropriés. Le visage de Loon-Plage poursuit sa métamorphose.