Neubois est une commune du Bas-Rhin, en région Grand Est, à 11 km au nord-ouest de Sélestat.
Au sein de la région historique et culturelle d'Alsace, son territoire de 11 km² s'échelonne de 219 à 855 m d'altitude. Dominé au sud par le massif de l'Altenberg, qui culmine au rocher du Coucou, le village s'est développé sur la rive droite du Giessen.
Largement boisée (les forêts couvrent 81 % de sa superficie et les prairies 10%), la localité fut un temps réputée pour ses carrières de grès. Occupées dès la fin du Néolithique puis sous l'Antiquité, les hauteurs de la localité dominent l'entrée des vallées de Villé et de Sainte-Marie-aux-Mines. C'est pourquoi avant l'An Mil y est implanté le château du Frankenbourg, siège d'un important comté. Le château et les terres passent à l'évêque de Strasbourg puis au grand-chapitre de la cathédrale en 1489.
Neubois est repeuplé au XVIIIe par des émigrants francophones puis, au XIXe siècle, les foyers complètent leurs revenus par l'artisanat du tissage, effectué à domicile.
En 1914, de rudes combats opposent les Bavarois aux artilleurs français. Entre-temps, en 1872, des témoignages d'apparitions de la Vierge ont donné lieu à de très fréquentés pèlerinages.
De nos jours, dominée par les nobles ruines du château féodal, la commune de près de 680 habitants met en avant son patrimoine historique et naturel qui fait la joie des amateurs de tourisme vert, à proximité d'autres grands sites alsaciens.
Sur le plan du patrimoine, le plus ancien site de la commune est le mur païen qui entourait le château du Frankenbourg (à ne pas confondre avec le mur païen long de 11 km cernant le mont Saint-Odile). Sa datation est controversée : certains spécialistes évoquent la protohistoire (c'est-à-dire l'âge du fer), d'autres l'époque gallo-romaine ou mérovingienne… Quoi qu'il en soit, ces vestiges attestent qu'avant même le château féodal mentionné au début du XIIe siècle, il existait un fort ou un lieu de culte très important.
Le château lui-même protégé par une vaste enceinte fut ainsi établi sur un sommet conique dominant les vallées au sud et à l'est. Ses premiers seigneurs furent les comtes de Werde puis l'évêque de Strasbourg en prit possession. Il sera dès lors le siège d'un fief comprenant tout le val de Villé. Ayant une vocation de surveillance contrôlant notamment la route du sel, fréquent objet de convoitises, il devient propriété au XVIe siècle de la ville de Sélestat et le site est encore habité durant la guerre de Trente ans (XVIIe siècle). Il est ensuite délaissé et déjà ruiné à la Révolution. De nos jours, du château, sont toujours visibles des pans de l'enceinte qui suit les contours du rocher (XIIe), des vestiges d'un donjon circulaire du XIIIe et des éléments de l'ancien logis de style roman et ceux d'une citerne. En grès rose, l'ensemble cerné par la forêt a conservé une réelle noblesse et un aspect romantique… Le château est libre d'accès au terme d'une randonnée…
A voir ensuite, toujours sur le plan du patrimoine civil, les bornes du XVIIIe siècle gravées des armoiries de la famille de Werde (premiers propriétaires du fief) et de la date de 1764 qui furent implantées avant la Révolution pour délimiter la forêt appartenant toujours, à cette époque, au Grand chapitre de la cathédrale de Strasbourg.
Sur le plan religieux, l'église paroissiale Saint-Materne date de 1858. Elle se compose d'une nef rectangulaire s'achevant par un parvis de grès rose d'où trois marches donnent accès au choeur. Ce passage est également matérialisé par un arc triomphal en stuc. De part et d'autre, deux autels latéraux sont dédiés à la Vierge et à Joseph. Le premier est encadré de piliers hellénisants. Une pietà en terre cuite, des statues en bois, des vitraux et des tableaux de belle facture sont conservés, ainsi qu'un orgue Callinet protégé à titre d'objet.
A mentionner ensuite, la chapelle Notre-Dame-de-la-Source entre village et château, élevée au XIXe siècle pour rappeler les apparitions des années 1870. Un chemin de croix, sur les hauteurs du village, des croix et petits oratoires jalonnent également les routes et sentiers…
Enfin, dans le village même, à l'instar du linteau ancien remonté dans la cour de la mairie, des éléments de décors sculptés, d'encadrements de fenêtres des XVIIe et XVIIIe siècles ont été préservés sur des maisons ou fermes traditionnelles érigées postérieurement…
Heureuse initiative : des livrets sont à disposition pour découvrir de manière ludique et en famille la commune et ses éléments de patrimoine. Parcours de 2,4 km. Contacter la mairie au 03 88 85 61 55 ou l'office de tourisme intercommunal au 03 88 57 11 69.
Des aires de jeu, un terrain de pétanque mais aussi un parcours permanent dédié à la course d'orientation sont par ailleurs accessibles aux visiteurs.
Reste à profiter des nombreux chemins de randonnée pédestre (et même d'une boucle VTT spécialement aménagée pour accéder aux vestiges du château) qui traversent la localité et rejoignent, pour la plupart le château, les vallées et donc les villages alentours. Tous sont ponctués de superbes points de vue mais certains itinéraires forestiers peuvent présenter des difficultés liées au relief.
Chemin faisant, notamment en direction du château depuis le village, plusieurs sites naturels méritent l'attention : la roche des Fées (ensemble formé par l'érosion sur la falaise qui achève au nord-ouest le sommet de l'Altenberg), le rocher du Coucou qui se présente au sommet sous la forme de dallées fracturées où, jadis, selon la légende, se déroulaient des rites sacrificiels), le rocher des Partisans (où se cachaient les réfractaires au STO) ou encore les trois Roches rondes sur une crête boisée au nord du village voisin de La Vancelle.
Cartes et renseignements pour les randonneurs au 03 88 57 11 69.
