- Situation :
- Le village de Marthille se situe à 46 km de Nancy, à 45 km de Metz, à 7 km de Morhange, à 14 km de Château-Salins, à 15 km de Delme.
- Canton de Delme ; Communauté de Communes du Saulnois en Moselle.
- Nom de la commune :
- Le nom de la commune proviendrait à la fois du latin "tilium, a", synonyme de tilleul et du nom Marie, la Sainte Vierge, à laquelle l'église était primitivement dédiée. Ainsi, la première mention écrite "in villa vocabulo Til situm pago salninse ecclesiain honore sanctae mariae semper virginis" qui atteste des origines citées précédemment, remonterait à l'an 952.
- Au siècle suivant, l'appellation se réduisit considérablement, ne conservant que le suffixe "tilium". En 1161, la consonance latine disparut au profit de l'appellation "til". Au XVIe siècle, le nom "Marie" s'ajouta au suffixe afin d'engendrer la dénomination "Marthille".
- Le nom ne changea plus jusqu'à l'avènement de "Marthil" en 1871, remplacée par "Martnille" en 1919 et "Marten" sous l'occupation allemande en 1940. Marthille finit par retrouver sa dénomination française originelle à la libération.
- Généralités historiques :
- "Marte" cité dans une charte de donation faite à l'abbaye Saint-Arnoul de Metz en 717.
- Fief des seigneurs de Château-Bréhain.
- Incendié par les messins en 1325.
- Dévasté au cours de la guerre de trente ans.
- Vestiges préhistoriques et antiques.
- Vestiges gallo-romains au bois des seigneurs.
- Architecture civile :
- Village lorrain avec maisons accolées.
- Anciens moulins.
- Marthille aux XIXe et XXe siècles :
- A la fin du XIXe siècle, la commune de Marthille située au centre du plateau lorrain, au pays des étangs, à la source de la Nied Française, était à vocation purement agricole. Chaque famille assurait un revenu d'appoint en élevant une ou deux vaches pour bénéficier des produits laitiers, et quelques cochons. Une dizaine d'exploitations de moyenne ou de grande importance se partageaient la majorité des terres cultivables.
- Vers 1930, les bidons de lait ramassés tous les soirs dans le village, étaient conduits au Moulin-Haut où ils étaient réfrigérés dans les auges continuellement alimentées en eau fraîche de la Nied. Le lendemain matin, ils étaient acheminés en voiture tirée par deux chevaux à la coopérative de Bénestroff. Un peu plus tard, ce transfert s'est effectué en camionnette.
- A cette époque divers artisans travaillaient dans leur atelier, à savoir : le tailleur de pierres qui a construit l'autel de la grotte et sculpté le livre en marbre de l'autel ; le tonnelier qui entretenait les barriques et les cuves ; le charron qui construisait des chariots (voitures) ; le cellier qui réparait les harnachements ; deux maréchaux-ferrants qui possédaient chacun leur boutique ; le coiffeur qui coupait les cheveux des enfants, notamment à la rentrée des classes ; la repasseuse blanchisseuse qui s'occupait des vêtements d'église ; le tailleur d'habits qui confectionnait entre autres des costumes...
- Deux cafés accueillaient essentiellement la gent masculine le soir, après une dure journée de labeur. L'un des cafés faisait aussi office d'auberge, de bureau de tabac, de bureau de poste et d'épicerie. Une seconde épicerie située à côté de la cour de l'école, permettait elle aussi aux ménagères de faire leurs emplettes et faisait office de buraliste. Durant de longues années, tous les villageois venaient acheter leur pain ainsi que la pâtisserie dans une boulangerie malheureusement fermée depuis 1979.
- Les femmes du village lavaient leur linge soit au lavoir couvert en haut du village, soit à la fontaine principale.
- De temps en temps, commis et agriculteurs baignaient les chevaux dans le gué situé au moulin de la Nied.
- Deux religieuses de Saint Jean de Bassel étaient hébergées à l'école de filles (près de la cours de l'école) et y assuraient l'éducation. Quant à l'enseignement des garçons (33 écoliers vers 1930), il était confié à un maître d'école qui dispensait ses cours dans un local à l'emplacement de la mairie actuelle.
- Après la moisson, le battage... Dans les petites exploitations, les batteuses étaient actionnées par des roues crantées entraînées par des chevaux dans les manèges jusque dans les années 1920-1930. Vers 1923, la locomobile (machine à vapeur) faisait marcher la batteuse uniquement dans les grandes exploitations agricoles ayant une importante récolte de céréales à battre. Les villageois étaient affairés autour de la locomobile et de la batteuse installées près d'un point d'eau, soit au Sauvu, soit devant de la fontaine au centre du village. En 1930, la traction animale et la locomobile ont laissé place au moteur électrique.
- Durant de nombreuses décennies, Marthilloises et Marthillois menaient une existence saine mais laborieuse. Le village vivait en autosuffisance... De nombreux corps de métier étaient au service de la population.
- A partir de 1939, date d'ouverture de la mine de Faulquemont, les paysans abandonnèrent peu à peu leur train de culture, les artisans fermèrent leur échoppe, les commerçants baissèrent le rideau pour tenter l'aventure sous d'autres cieux... Certains commis de culture et petits paysans travaillèrent aux charbonnages...
- En 2008, il ne reste plus aucun commerce ni artisan exerçant dans le village.