Scherwiller est une commune du Bas-Rhin, en région Grand Est, à 5 km au nord-ouest de Sélestat.
Au cœur de la région culturelle d'Alsace, le territoire de la localité est dominé au sud-ouest par le massif de l'Ortenbourg et se situe au débouché de vallées annonçant les Vosges, culminant à 530 m d'altitude.
Le village s'est établi plus bas, en bordure de la rivière de l'Aubach, au carrefour de deux anciennes voies romaines. Une situation stratégique qui perdure jusqu'au Moyen Âge, deux châteaux désormais en ruine surveillant depuis les coteaux l'accès à la plaine du Rhin.
Un temps formé de deux paroisses, appartenant aux Habsbourg puis relevant de puissantes abbayes, le village est incendié au XIIIe siècle par des mercenaires et au XVIIe par des Suédois lors de la guerre de Trente Ans.
C'est au XVIIIe siècle que Scherwiller se reconstruit et prend son essor, via l'implantation d'unités textiles et une agriculture encore modeste.
Avec le XXe siècle, le prestige de ses 300 hectares de vignes dédiées notamment à la production d'un riesling réputé et la proximité de Sélestat assoient la prospérité d'une commune ayant conservé un patrimoine de qualité, et que traverse la fameuse "route des Vins". Si l'on ajoute un environnement verdoyant, voilà qui invite à faire étape dans cette bourgade d'environ 3200 habitants avant de gagner d'autres hauts lieux de l'Alsace.
Outre le charme et le pittoresque des nombreuses maisons traditionnelles du centre du bourg, certaines datant du XVIIIe siècle, Scherwiller possède un riche patrimoine qui justifie une promenade en forme de découverte.
Elle peut débuter par un bâtiment ouvragé du XVIIIe siècle (décors sculptés) qui fit d'abord office de corps de garde, abrita ensuite une école avant d'être aujourd'hui le siège de l'Office de Tourisme. L'édifice est classé depuis 1924.
Sur le plan religieux, à voir ensuite, la synagogue, inscrite à l'inventaire, qui date de 1861. Restaurée après la dernière guerre, elle abrite un service annexe des sapeurs-pompiers.
L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul a été reconstruite pour sa part en 1899 dans un style néogothique pour remplacer un édifice antérieur devenu exigu. On remarque son clocher-porche en grès rose de la région, et les vitraux lumineux qui tranchent avec la sobriété de l'ensemble.
A l'extérieur du village, sont à voir la chapelle Saint-Wolfgang (fin XVIIe) qui présente des éléments gothiques, abrite des statues de saint Jean et de la Vierge représentée en sabots et un autel de style baroque, et surtout la chapelle Sainte-Odile, siège d'une ancienne paroisse autonome. Elle fut dès le Moyen Âge un lieu de pèlerinage couru, la légende disant que la sainte aurait vécu quelque temps à Scherwiller. Une relique y est conservée depuis 1836. La chapelle reconstruite au XVIe siècle abrite de nombreuses œuvres d'art. Enfin, au milieu du vignoble, se trouve la petite chapelle du Taennelkreuz, de style néogothique, édifiée en 1906 sur le site d'une ancienne croix réputée miraculeuse.
Le pont dit de la route du sel (XVIIIe), des bornes milliaires jalonnant les anciennes voies romaines méritent aussi le coup d'œil.
Érigés sur les premiers contreforts des Vosges, le château de l'Ortenbourg et de Ramstein sont incontournables. Le premier a été élevé à 443 m d'altitude, et domine le val de Villé. Il date de la moitié du XIIIe siècle, commandité par les Habsbourg. Repaire de brigands dès le XVe siècle car ayant perdu de son intérêt stratégique, il est démantelé au XVIIe après la guerre de Trente ans. Propriété communale depuis le début du XXe siècle, le château a conservé cependant des vestiges imposants et jalonnés de détails d'architecture militaire d'intérêt. Une visite du site (accès libre) peut mêler plaisir de la randonnée et leçon d'histoire !
Le château de Ramstein constituait en quelque sorte la base arrière du précédent. Il fut érigé à la fin du XIIIe siècle. Il fut détruit lui aussi au XVIIe mais difficile d'accès, le site et ses ruines (muraille, tourelles) sont bien observables depuis Ortenbourg.
Dans un registre différent, le hameau de Kientzville avec sa cité ouvrière construite en 1947 pour les salariés d'une usine textile, formée de chalets en bois confortables et dotée alors d'un cadre de vie agréable (dont un lac artificiel aujourd'hui disparu) mérite un détour.
Enfin, on conclut ce panorama du patrimoine par les petits ponts reliant les habitations longeant l'Aubach à la rue, les très nombreux lavoirs, le jardin d'allure médiévale du Fin'Amo et bien sûr les maisons vigneronnes à pans de bois qui pour les plus anciennes possèdent des bases du XVIe siècle. A noter qu'une visite guidée du village est proposée chaque lundi en juillet et août à 18h.
Place ensuite aux activités "nature" et terroir avec de très nombreuses possibilités de randonnée pédestre. Des circuits sont proposés sur le territoire même de la commune, incluant quelques sites historiques (dont les châteaux) et bien sûr les rives de l'Aubach et des incursions dans le vignoble sur les coteaux (autant de points de vue en forme de cartes postales).
A noter que le célèbre GR5 qui relie la mer du Nord à la Méditerranée via les Vosges et les Alpes passe par les hauteurs de Scherwiller. On peut également choisir la Route des Vins et l'oenotourisme en faisant halte chez des propriétaires récoltants pour des dégustations.
Les vététistes ne sont pas oubliés : parmi les circuits qui leur sont dédiés, la vélo-route du vignoble, section locale de l'Euro-vélo-route qui relie la Sarre à la Suisse. Cartes et documentation au 03 88 58 87 20.
Les cours d'eau de la localité peuvent intéresser les amateurs de pêche : se renseigner auprès de l'association communale au 03 88 92 21 82. Enfin, pour une partie de tennis, réserver un court au 09 51 37 67 04.
