Bèze est une commune du département de la Côte-d'Or, en région Bourgogne-Franche-Comté, à 27 km au nord-est de Dijon.
Entre plateau de Langres à l'ouest, vallée de la Saône à l'est et plaine dijonnaise au sud, son territoire de 23 km² est en partie traversé par le cours de la Bèze, qui apparaît depuis une exsurgence (la rivière souterraine y apparaît à la surface) en forme de grotte, sur le nord du village. La localité a conservé un environnement verdoyant et rural, couverte de terres arables (62 % de sa superficie), de forêts (28%) et de prairies (5%).
Déjà occupé durant le Paléolithique puis sous l'Antiquité, le village se développe réellement à partir de l'an 630 : Amalgaire, un des premiers ducs de Bourgogne, y fonde alors une abbaye avec l'aval du roi Dagobert. Les moines assainissent les terres et profitent de la rivière qu'ils endiguent pour prévenir les inondations. Cependant, les raids barbares détruisent plusieurs fois le monastère. A compter de l'An Mil, le vicomte de Dijon Raoul le Blanc finance un nouvel essor de l'abbaye. En 1107, le pape Pascal II y dit une messe et les moines bénédictins bénéficient de nombreux dons. Parallèlement, des foires se tiennent dans le village.
Fortifiée au XIIIe siècle, l'abbaye passe au XVIIe siècle sous l'autorité des Mauristes pour y rétablir quelque discipline. Mais à la veille de la Révolution, l'abbaye n'est déjà plus qu'un simple couvent. Ses bâtiments sont en partie démantelés à la fin du XVIIIe siècle, et l'église elle-même est rasée…
De nos jours, les vestiges de la prestigieuse abbaye, le patrimoine pittoresque du village qui borde la Bèze et les grottes où apparaît la rivière attirent à raison de nombreux touristes. La commune de 730 habitants se révèle une étape de choix lors d'un séjour sur Dijon et ses vignobles.
Une découverte et donc une visite du village peuvent débuter par les grottes et la résurgence de la Bèze, sur le nord.
La grotte principale, dite de la Crétanne, est connue depuis le Moyen Âge. Moines et habitants s'y réfugiaient lors des troubles et invasions. La mise au jour de la rivière souterraine qui précède la résurgence (quand la source apparaît à l'air libre) est plus récente (aux lendemains de la Seconde guerre). A pied puis en barque, le parcours de la visite guidée se veut synonyme de dépaysement et permet d'admirer les concrétions formées par l'eau et un site tout simplement exceptionnel où le cours de la rivière cristalline dans d'immenses cavités a quelque chose de magique. Attention à la température relativement fraîche (12 degrés) néanmoins appréciable en été… Ouvert tous les jours en juillet et août, fermé les lundis et mardis d'avril à juin et en septembre et octobre. Tarif : de 5,50 à 9,50 euros. Renseignements au 03 80 75 31 33.
Après cette parenthèse souterraine à la fois didactique, spectaculaire et récréative, on profite à la sortie de la grotte, depuis un petit belvédère, d'un point de vue sans pareil sur le village.
On rejoint ensuite la petite cité via une promenade aménagée au XIXe siècle grâce à des murs de soutènement, jalonnée de lavoirs et plantée de marronniers et platanes. Ce parcours s'est substitué à des carrières.
Il est temps dès lors d'apprécier dans le village même les nombreux éléments et sites de patrimoine qui font tout son charme, le long de la Bèze. Sont ainsi à mentionner les vestiges de la tour des Francs (Xe), intégrée aux anciennes fortifications et qui avait fonction de tour de guet et d'alerte, puis la cure, demeure du XIXe siècle à la toiture typiquement bourguignonne : le célèbre chanoine Kir y vécut de 1910 à 1924 quand il était curé de la paroisse.
L'ancienne école monastique à la façade gothique, où les jeunes religieux étaient accueillis à compter du XIIIe siècle avant qu'elle soit ouverte également aux enfants des familles nobles a conservé une façade joliment ouvragée (arcades, décors sculptés). Un hôtel, un commerce et même une gare pour les autobus occupèrent ensuite le site.
A voir encore, l'ancien four banal surmonté d'un logis aux fenêtres avec arcades en trèfles, le grenier à grains, les témoignages de la chapelle Saint-Prudent (le chœur a été préservé) devenue un logement, et encore la tour d'Oysel. Datant du XVe siècle, elle était placée, du temps de l'enceinte fortifiée, à la jonction des douves et de la rivière. Quand les fossés furent comblés, elle fit office de colombier. Un lavoir y est accolé de même qu'un bâtiment (une ancienne cuverie) devenu école publique.
La tour de Chaux est un autre vestige fortifié : on remarque l'épaisseur des murs.
Plusieurs fois détruite, toujours reconstruite, l'église Saint-Remi mentionnée dès le Xe siècle comme desservant la paroisse date sous sa forme actuelle des années 1790 mais des éléments et pierres des édifices antérieurs sont visibles ça et là, notamment des meurtrières. Une restauration complète réalisée par la commune et une association de bénévoles a été réalisée à la fin du XXe siècle. A l'extérieur, une statue (mutilée) en pierre du Christ ayant les mains jointes, et une croix de l'ancien cimetière sont implantées.
On conclut ce tour d'horizon par le site de l'abbaye elle-même, encore qu'une part importante du patrimoine du village était évidemment liée à l'activité des religieux…
Sur le sud-est de la petite cité, demeurent ainsi, dans un espace clos (la propriété est privée) le bâtiment dit de "l'Infirmerie ". En face se dresse le bâtiment dit de "l'Hôtellerie" qui comprend des chambres d'hôtes au premier étage et, au deuxième, une vaste bibliothèque. On y recensa plus de 4000 volumes lors de l'inventaire dressé à la Révolution. Vers la rivière, se trouvent les restes de la "Chapelle de la Vierge" (XIIe), c'est-à-dire l'abside de l'abbatiale démolie en 1790.
Dans le potager, est à voir enfin une grande orangerie, construite en 1910, dotée d'une couverture en tuiles vernissées formant une mosaïque colorée. A l'exception de la chapelle et de l'orangerie, les bâtiments abbatiaux sont du XVIIIe siècle. Cloître, réfectoire et dortoir des moines ont disparu. Avec le joli parc à l'anglaise redessiné au XIXe siècle (et planté d'arbres remarquables), ce qui demeure ne manque pas toutefois de refléter la grandeur de ce qui fut durant plus de 1000 ans une abbaye faisant autorité sur la région. Ouvert tous les jours en juillet et août du mercredi au dimanche. Visite libre avec livret fourni. Tarif : 2,50 à 5 euros. Informations au 06 17 64 24 41.
Les principaux monuments et sites patrimoniaux, dans le village ou dans l'enceinte de l'abbaye, sont inscrits à l'Inventaire. Des prospectus pour accompagner le parcours de visite du village sont disponibles à l'accueil des grottes ou en mairie. Des visites guidées sont proposées en saison. Se renseigner au 03 80 75 30 84.
Une étape à Bèze est aussi synonyme de paysages uniques, bucoliques et verdoyants à souhait, dans et en dehors du village, au sein de la campagne environnante. Trois circuits de randonnée accessibles aux marcheurs comme aux cyclistes sont tracés. Le premier est celui des Remparts, avec passage au niveau de l'ancienne houblonnière (une des nombreuses activités artisanales voire industrielles qu'initièrent les moines, au côté de forges, papeteries ou encore de scieries) puis sur les hauteurs du village et les anciens remparts (longueur : 3 km). Celui des Comblottes est dédié à la vallée "sèche" et aux anciennes carrières, long de 3,5 km et celui des Forges, long de 4,5 km. Par ailleurs, il est possible de rejoindre à pied le chêne Fons Bézua (un arbre remarquable dans les bois, sur l'ouest du territoire) mais aussi d'envisager des boucles de plus grande ampleur (vers Is-sur-Tille à l'ouest par exemple, ou Gray, à l'est).
Cartes, fiches à télécharger et renseignements au 03 80 75 30 84 ou au 03 81 25 08 00.
