Camaret-sur-Aygues est une cité de 4700 habitants, située à 6 km à l'est d'Orange, dans le Vaucluse.
Traversé au nord par un affluent du Rhône descendu des Alpes, l'Aygues, mais aussi le canal de Carpentras et différents ruisseaux, le territoire de la localité d'une superficie de 17,5 km² est bien irrigué et a permis le développement d'une agriculture d'abord basée sur le maraîchage, la production d'olive, de safran et vers à soie. Désormais, l'économie locale s'appuie sur la viticulture (production de Côtes-du-Rhône AOC) et l'agroalimentaire (conserverie de tomates).
Le bourg a conservé un plan circulaire et des rues bordées de platanes, et les traces de fortifications sont visibles. Dépendant de la baronnie de Sérignan, Camaret-sur-Aigues souffrit des guerres de Religion mais la population représentée par deux consuls fut très tôt autorisée à cultiver ses propres terres.
Son patrimoine historique, sa vitalité culturelle, ses richesses viticoles font de cette commune une étape d'intérêt à proximité de grands sites touristiques de la vallée du Rhône et du Luberon.
L'ancienne route des Princes d'Orange relie le village à Vaison-la-Romaine. On a retrouvé un ancien lieu de culte datant d'environ 2000 ans avant Jésus-Christ sur la butte Saint Martin, à la sortie du village. Tombes et divers silos témoignent de la présence humaine à cette époque sur Camaret-sur-Aygues. Les Romains ont également occupé les lieux dans le quartier des temples. Les restes d'une villa ont été mis à jour (vaisselle romaine).
En 876, Camaret-sur-Aygues fait partie du Marquisat de Provence.
Puis, vers 1418, il est rattaché à la Baronnie de Sérignan.
Vers 1563, le village subit l'assaut des troupes calvinistes de Montbrun repris par Serbelloni, légat du Pape, et ses troupes Italiennes. Ainsi Camaret-sur-Aygues passera tantôt entre les mains des Huguenots, tantôt entre celles des catholiques, jusqu'à la fin du XVIe siècle.
Sous la Révolution, la guillotine sévira grandement à Camaret-sur-Aygues.
Au Moyen Âge, le village était entouré de remparts et d'un fossé large de 3 mètres dans lequel les eaux étaient introduites lorsque l'on redoutait une attaque.
De nos jours, il ne reste plus que quelques vestiges. Une ceinture bordée de platanes a remplacé les fortifications, on pénètre au centre du village par la grande porte protégée par un Ravelin, au nord par la porte Carbonel, au levant par la porte des Bérengiers et au couchant par la porte Jaubert.
Quelques chiffres en 2022 :
4667 Camarétois.
794 familles avec des enfants.
2021 logements.
76% d'actifs entre 15 et 64 ans soit 2199 personnes.
245 entreprises enregistrées toutes confondues.
Le sport à Camaret : 27,2% des habitants sont licenciés, contre 23,5% en PACA.
2800 heures ensoleillées par an, moyenne nationale de 1973 heures par an.
Anecdote : L'appellation viticole Plan de Dieu à laquelle Camaret est fière d'appartenir tirerait son nom du Moyen Âge où la région alors emplie de brigands et autres personnes peu fréquentables, nécessitait de recommander son âme à Dieu avant de la traverser.
Avant de flâner et de profiter du charme pittoresque des ruelles du cœur historique du bourg, une découverte du patrimoine de la localité peut débuter par le Ravelin, un poste de garde composé de deux tours, datant du Moyen Âge, remanié au XVIIe siècle puis reconstruit au XVIIIe et doté d'un campanile. Il permettait le passage des charrettes. L'édifice servit au XXe siècle de mairie et de prison.
A voir également, la maison Bèque, érigée en 1750 pour un dirigeant servant les barons de Sérignan. Jolie bastide à l'intérieur richement décoré, la maison abrita une école et désormais la bibliothèque de la ville.
On s'attardera ensuite au niveau de la tour Sarrasine, haute de 18 m, qui date du XIIIe siècle. Édifice à vocation défensive, la tour se mua en résidence seigneuriale de trois étages.
Sur le plan religieux, l'église paroissiale Saint-Andéol a été construite entre 1763 et 1780 sur les bases d'une ancienne église malmenée durant les guerres de Religion. Elle ne possède plus ses riches décors baroques d'origine à l'intérieur, mais sa façade, de style classique, demeure remarquable. Quant à la nef, les vitraux de ses hautes fenêtres ont été restaurés en 1991. Sur la place, a été inaugurée en 2001 une fresque sculptée qui retrace les tragédies du XXe siècle mais un miroir symbolise les espérances d'un monde meilleur.
A voir ensuite, la chapelle Saint-Andéol, restaurée, qui possède encore des pierres du VIIe siècle, mais dont l'essentiel date des XIIe et XVe siècles, dans un style roman. Le site accueille désormais des expositions. Et à l'extérieur du village, mentionnons enfin la chapelle Saint-Coeur de Marie, construite en 1836.
Un circuit découverte du bourg et de ses principaux éléments de patrimoine a été conçu. Il permet également, en été, de parcourir les rues et venelles ombragées jalonnées de maisons anciennes et boutiques aux parfums et couleurs de Provence. Renseignements au 04 90 37 22 60.
Pour découvrir et visiter ensuite les paysages alentours, les vignobles comme les rives de l'Aygues où une aire de pique-nique a été aménagée avec des panneaux didactiques mettant en valeur la faune et la flore du site, des circuits de randonnée pédestre ou VTT ont été balisés. Certains itinéraires se cantonnent à la commune, d'autres permettent de gagner Orange ou les sites majeurs de la région, comme Vaison-la-Romaine et les Dentelles de Montmirail (pour les cyclistes). Cartes et renseignements au 04 90 80 47 00.
En terme de sports et loisirs, les cours de l'Aygues, des ruisseaux et canaux, mais également deux étangs aménagés sur la commune, raviront les amateurs de pêche. Deux associations peuvent être contactées au 06 19 98 40 01 ou 06 16 88 46 07 pour connaître les sites adaptés et la réglementation à respecter.
Un city stade est par ailleurs à la disposition des visiteurs qui ont en outre la faculté de réserver un court de tennis au 06 24 54 10 46.
Sur le plan culturel, à noter que la bibliothèque programme régulièrement des animations littéraires et possède un espace numérique. Renseignements au 04 90 62 98 53.
- Le Ravelin : Nombreux villages fortifiés possédaient des revelins (ou ravelins) pour défendre l'entrée principale. Cet ancien poste de garde était à l'origine composé de deux tours. Une voûte fut rajoutée, en 1683, et permit l'installation de l'horloge. Le Ravelin donnait seul passage aux charrettes, les autres portes du village étant trop étroites. En 1696 la construction s'effondra et fut reconstruite en 1708. À ce même moment fut construit, entre la porte et le rempart, l'Hôtel de Ville, qui demeura ainsi jusqu'aux années 1930. En 1750, après un nouvel effondrement, on érigea un campanile en fer forgé capable de soutenir une cloche, qui est aujourd'hui classé parmi les monuments historiques. Au début du XXe siècle, l'une des deux tours du Ravelin servit de prison pour les auteurs de menus larcins.
- La Maison Bèque : Joseph Esprit Lambert, fermier général de la Baronnie de Sérignan, construit cette demeure en 1750. Une première partie de la maison abrita l'école des garçons jusqu'en 1960, alors que la seconde resta privée jusqu'à son rachat par la municipalité. Gypserie, moulures, plafond à la Française ainsi qu'un superbe escalier suspendu avec sa rampe d'époque : cette demeure a gardé tout le prestige des bastides du XVIIIe siècle. Elle est aujourd'hui consacrée à des activités culturelles et abrite entre autre la bibliothèque.
- L'église Saint-Andéol : Cette église paroissiale fut construite entre 1763 et 1780 sur les bases d'une ancienne église datant du XVIe siècle. Cette dernière avait été endommagée pendant les guerres de religion. La nouvelle église fut bénie en 1780. Autrefois, l'église possédait une ornementation baroque propre aux églises du Comtat (fresques, mobiliers en noyer, en fer forgé, autel du XVIIIe siècle...), seul subsiste un ex-voto original et authentique. Il se trouve dans la sacristie, et était destiné à être porté à la chapelle Notre-Dame de Santé, à Carpentras le 3 juillet 1791, en remerciement à la Vierge pour sa protection pendant le siège de cette ville. Sa façade, de style classique, du XVIIIe siècle est d'un bel ordonnancement. Longue de 22 m et d'une hauteur de 14,80 m, la nef de cette église est éclairée par de hautes fenêtres garnies de vitraux, remis en état par Jacques Bourdeau en 1991.
- La place de l'église : La fresque de l'artiste Lievore : Inaugurée en 2001, cette fresque est une œuvre originale du sculpteur contemporain Vincent Lievore. Outre l'hommage rendu aux victimes de la guerre, l'œuvre représente une rétrospective symbolique du XXe siècle, débutant dans l'horreur de la guerre mondiale et s'achevant dans la paix et l'espoir ; espoir symbolisé par le miroir qui reflétera ce que nous et nos enfants feront du XXIe siècle.
- La tour Sarrazine : Haute d'environ 18 m, construite en pierre calcaire molassique, cette tour médiévale date approximativement du XIIIe et XIVe siècle. Nous ne connaissons pas exactement son origine. Elle aurait eu, au départ un rôle défensif. Son architecture aurait par la suite évolué, cette tour serait devenue une résidence seigneuriale. Elle est composée de trois étages, avec pour chacun ses propres caractéristiques. On peut noter au premier deux baies écrasées qui présentaient un caractère défensif symbolique, une salle de prestige avec sa cheminée du XIVe se trouvaient au second étage. On remarque la présence d'un coup de sabre au troisième étage, qui reste jusqu'à aujourd'hui non-interprété. La toiture, qui fait office de quatrième étage, a été construite avec une légère inclination vers le sud, pour permettre l'écoulement des eaux de pluie. En 1615 des réparations sont effectuées et trois siècles plus tard la tour devient l'abattoir de la commune.
- La chapelle Saint-Andéol : La Légende : "Louis XI et son cheval, de passage à Camaret en 1447 seraient, selon la légende, à l'origine de la construction de cette chapelle. Arrivés, sur la commune de Camaret, le cheval de Louis XI commença à gratter obstinément le sol et permit de découvrir une relique de Saint Andéol. La chapelle fut construite pour honorer la relique." L'Histoire : Elevée sur les restes d'une chapelle du VIIe siècle, la chapelle Saint-Andéol date du XIIe siècle. Trois âges successifs se dessinent sur la façade : Le VIe et le VIIe avec leurs pierres bien appareillées ; le XIIe et XVe dans la partie la plus haute de l'édifice (dont le clocheton). À l'intérieur de la chapelle, la voûte en berceau avec ses ornements témoignent de la beauté de l'Art Roman. En 1583, il est fait mention d'un cimetière autour de la chapelle. Une compagnie des pénitents blancs occupa les lieux au XVIIe et XVIIIe siècle. La chapelle fut par la suite vendue à des familles Camarétoises. En 1993, elle est restaurée et aménagée, la chapelle devient alors un espace culturel (expositions) et point d'information tourisme. Elle demeure un édifice religieux et consacré, la Saint Andéol y est commémorée chaque année le 1er dimanche de mai.
- La chapelle Saint-Coeur de Marie : Construite en 1836, par Mademoiselle Adélaide Reboul, cette chapelle fut léguée aux catholiques en 1860. Cette chapelle est située à l'extérieur du village et est dédiée à la Sainte Vierge. Jusqu'aux environs de 1960, les paroissiens de Camaret s'y retrouvaient tous les soirs du mois d'août pour la récitation du chapelet.
- La place des Félibres : Ces lieux que l'on avait coutume de nommer "place de la Poste" sont chargés d'histoire. Les fins connaisseurs du passé camarétois savent que c'est ici que se trouvait l'ancien hôpital de la commune, dont l'existence est attestée par les archives dès le XVIe siècle et qui est ensuite devenu, à la fin du XIXe siècle, un hospice pour vieillards qui fonctionnera jusqu'à la première moitié du siècle dernier avec une réputation d'établissement de qualité, tenu par des religieuses dévouées. En 1914, un historien local, Constant Latour, pouvait écrire à ce sujet : "Que les personnes impatientes d'hériter évitent de placer leurs vieillards à l'hospice de Camaret ; ce serait la ruine de leur convoitise. Ils y deviendraient centenaires". Ces bâtiments ont ensuite abrité une école communale que certains Camarétois ont connu. Quelques bâtiments sont les derniers témoins de ces anciennes occupations. C'est donc peu dire que la mairie a pris le temps de réfléchir et de mûrir ce projet de réaménagement pour garder à cette place une authenticité, une identité et un enracinement camarétois et provençaux. Aux prémices de la réfection de cette place en 2021, la mairie de Camaret a tenu à consulter, bien en amont, l'architecte des bâtiments de France. Accompagné de leur architecte, les discussions furent ardues et les négociations difficiles. Finalement, avec quelques concessions de la part de la mairie, ce projet de place provençale a pu se réaliser. Cette place est désormais un lieu de rencontre et de convivialité pour les Camarétoises et les Camarétois de toutes générations. La municipalité y organise régulièrement des animations et des festivités l'été. Mais cette place est aussi destinée à accueillir les touristes. Dès le départ, la mairie a travaillé avec la Communauté de Communes Aygues Ouvèze en Provence pour que ces lieux soient le moyen d'une mise en valeur de nos atouts touristiques et de nos productions locales. C'est ainsi qu'est née l'idée de la Maison des Vins et des Produits du terroir et d'un local vélo. Cette place, par son histoire, par la qualité des travaux et des aménagements qui viennent d'y être réalisés, par le lieu d'accueil touristique et de mise en valeur de nos productions viticoles et agricoles locales, est enracinée dans l'identité provençale. C'est pourquoi, le Conseil municipal a approuvé la proposition qui avait été faite par Monsieur le Maire Philippe de Beauregard de nommer ce nouvel espace communal : Place des Félibres. Le mouvement du Félibrige est fondé en 1854, le 11 mai, en la fête de Sainte Estelle, par sept jeunes poètes et écrivains provençaux : Frédéric Mistral, Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Géra, Anselme Mathieu et Alphonse Tavan. Les fondateurs veulent en faire un mouvement littéraire, une académie, une philosophie, une école militante au service de la culture et de la langue provençales et de la langue d'Oc ainsi que Mistral en avait pris la résolution très jeunes (citation) : "je pris la résolution : premièrement de relever, de raviver en Provence le sentiment d'appartenance que je voyais s'annihiler sous l'éducation fausse et contre-nature de toutes les écoles ; secondement, de provoquer cette résurrection par la restauration de la langue naturelle et historique du pays, à laquelle les écoles font toutes une guerre à mort, troisièmement, de rendre la vogue au provençal par l'influx et la flamme de la divine poésie". L'inauguration de cette place des Félibres s'est déroulée le 13 juillet 2021 en présence de plus de 400 personnes.