Île-Molène est une commune du département du Finistère, en région Bretagne, à 15 km au large du Conquet.
La localité est composée de l'île de Molène (72 hectares), dans l'archipel du même nom, au sein de la mer d'Iroise, ainsi que de l'île de Ledenez Vraz (18 hectares), à 300 m au nord-est. Les autres îles de l'archipel appartiennent à la commune du Conquet.
Molène est reliée au continent par des liaisons maritimes (au moins un aller-retour par jour depuis Brest et Le Conquet, et depuis Camaret également en été). La traversée dure moins d'une heure. Le même bateau prolonge ensuite son trajet jusqu'à Ouessant.
Couverte majoritairement de milieux naturels herbacés, Molène fut habitée dès le Néolithique. Au Moyen Âge, elle dépend de l'abbaye de Saint-Mathieu (à Plougonvelin) et durant la période moderne, elle subit sporadiquement des incursions et occupations anglaises.
De nos jours, l'activité séculaire liée à la pêche et au ramassage du goémon a quasiment disparu. Toutefois, un maraîcher s'est installé en 2018. L'île qui compte près de 170 habitants vit pour l'essentiel du tourisme, mettant en valeur son environnement singulier et préservé. Son patrimoine, ses paysages et son offre de loisirs valent le voyage !
Une découverte de l'île (où les trajets s'effectuent à pied) peut débuter par le bourg, au nord-est, à, proximité du port.
S'y dresse l'église Saint-Ronan, lequel aurait fait étape à Molène au début du VIe siècle avant de fonder Locronan. Elle a été reconstruite en 1881, le clocher et sa flèche ayant fait l'objet de restaurations en 2007. L'édifice abrite des reliques et y est conservé un tableau du XVe représentant la Vierge à l'Enfant.
Direction ensuite le sémaphore, édifié au début du XIXe siècle, désaffecté en 1983 puis occupé par la station de sauvetage en mer. Après restauration, ce repère qui fut utile à tant de navigateurs accueille désormais sur deux niveaux un espace muséal qui retrace l'histoire et la fonction de ce lieu emblématique de l'île. Y sont évoqués le quotidien et les missions des guetteurs affectés au sémaphore. Les missions de sauvetage, assurées par la SNSM, sont également retracées d'hier à aujourd'hui ainsi que l'histoire du naufrage du steamer anglais, le Drummond Castle, en 1896, qui fut un traumatisme pour les îliens d'alors. Ouvert tous les jours pendant les vacances scolaires, en juillet, août et septembre et les week-ends et jours fériés de mai et juin. Entrée libre. Informations au 02 98 84 41 15.
Sur le bourg, encore, derrière la mairie, le musée du Drummond Castle est consacré au naufrage du navire le 16 juin 1896 qui fit 242 victimes anglaises... Cette catastrophe qui a marqué à jamais l'histoire de l'île est retracée grâce à des dessins, des maquettes, des portraits et nombre d'objets retrouvés sur les lieux du drame… Ouverture tous les jours sur demande à partir de 14h30. Tarifs : 3 €. Renseignements au 06 52 57 18 56.
Autre site encore lié à cet événement tragique, le cimetière où sont inhumées une trentaine de victimes dont les corps furent retrouvés par les pêcheurs ou échouèrent sur les côtes de l'île.
Au niveau du port, à voir, l'abri Roussin, qui était dédié à l'ancien canot de sauvetage à rames, puis servit ensuite d'entrepôt de stockage de sacs de goémon et qui présente désormais des fresques du peintre Laurent Mordelet retraçant la vie et l'histoire de l'île, du travail des champs au sauvetage en mer.
Le port lui-même, longtemps abrité dans un site naturel, est protégé depuis 1861 par une digue de 75 m. Outre les derniers navires de pêche, une zone y est réservée aux plaisanciers, soit 12 mouillages. Les visiteurs peuvent profiter d'équipements (douches, toilettes, lave linge..). Contacter la mairie au 02 98 07 39 05.
Entre la digue et le bourg, une table d'orientation a été implantée, ainsi que la statue de Notre-Dame du Bon retour, trouvée en mer par un pêcheur, d'abord placée dans l'église puis installée face au large sur volonté de l'évêché en 1960.
Jalonneront encore une promenade sur l'île les puits Saint-Ronan, qui furent en service jusqu'en 1897 mais leur eau était de qualité très aléatoire. Ils ont été remplacés depuis par une nouvelle source et surtout des citernes provenant du continent.
Le lieu-dit de la Tourelle, au sud, servant de repère, les fours à soude où l'on extrayait la soude du goémon, les murets en pierre sèche qui sont l'une des typicités de l'île (ils protègent les terres arables), ou encore le site de Beg Ar Loued où des fouilles archéologiques ont mis au jour des habitats préhistoriques sont aussi à mentionner.
Le calvaire du Théven, à l'ouest, d'où la vue est imprenable, ou enfin l'impluvium, à proximité, qui permet de recueillir l'eau de pluie, méritent encore le coup d'œil.
Et de retour dans le bourg (à moins que cette visite ne constitue le point de départ de votre étape ou séjour), il convient de pousser les portes de la Maison de l'environnement insulaire. Le lieu que gère le Parc naturel marin d'Iroise, en collaboration avec la municipalité et la Communauté de communes permet de mieux comprendre l'île, sa biodiversité, ses habitants, son histoire… à travers des photos et des ateliers interactifs. Ouvert tous les jours.
Reste à effectuer le tour de l'île (soit environ 4 km), à observer sa flore et sa faune, sur terre ou près des côtes (dauphins, phoques oiseaux), à s'imprégner de l'atmosphère unique des lieux… Sans oublier les quelques plages naturelles (sable ou galets) et la possibilité de s'essayer au kayak de mer en saison (joindre le 06 71 51 53 30).
Pour tous renseignements avant de rejoindre l'île, se renseigner sur les cartes, plaquettes et informations diffusées par l'office de tourisme d'Iroise au 02 98 38 38 38.
