A 12 kilomètres de Reims, en allant vers Épernay et en abordant les côtes de la Montagne de Reims, vous découvrirez Sermiers, niché aux flancs de celles-ci.
L'agglomération de Sermiers est une des rares communes du vignoble champenois à avoir une population dispersée, répartie en cinq lieux habités : Sermiers, le bourg principal avec la Mairie et l'église, puis à l'ouest Nogent, un peu plus peuplé que le bourg, enfin des hameaux, Courtaumont et le Petit Fleury au nord-est de Sermiers et Montaneuf, à l'ouest de Nogent, ainsi que quelques fermes ou maisons isolées comme le Cosson et Saint-Martin.
A Sermiers, on distingue aisément trois niveaux de culture : d'abord dans la plaine qui s'étend vers Reims, la grande culture, blé, betteraves, maïs, etc., puis à mi-côte les vignes et au-dessus la forêt. Cette forêt qui compte les 2/3 de la superficie de la commune, soit 1 190 hectares, appartient à l'état, à la commune de Sermiers et à quelques particuliers. Cette forêt fait partie du Parc Naturel de la Montagne de Reims : c'est un lieu agréable de promenades, très prisé par les Rémois.
Le sous-sol est très diversifié. Jadis existaient des carrières de pierre d'où on a extrait les pierres pour la construction des fortifications de Reims au Moyen Âge, elles étaient encore exploitées en 1939. D'autres carrières de kaolin et de sable étaient en activité au XIXe siècle. Nombreuses sont les sources, dont une d'eau ferrugineuse.
Jusqu'à l'avènement de l'ère industrielle, la commune comptait environ 800 habitants, surtout des bûcherons et des ouvriers des carrières, ainsi que des ouvriers agricoles. Puis la population a diminué progressivement jusqu'à 368 habitants en 1939. Cet exode était lié à la cessation des activités manuelles sur place, les habitants allant travailler à Reims où ils s'installaient. La crise du vignoble en 1911 fut également à l'origine de ces départs.
Depuis 1950, le chiffre de la population augmente grâce à l'essor du champagne et aussi à l'attrait qu'ont les Rémois pour la campagne reposante et l'immense forêt de Sermiers.
La vigne représente maintenant la principale activité des habitants. En 1836 il y avait 72 hectares de vignes, puis seulement 38 hectares en 1929. Jusqu'en 1960, peu de changement, environ 40 hectares étaient exploités par de petits vignerons qui vendaient leurs raisins aux maisons de champagne de Reims et d'Épernay. Ces raisins étaient écrasés sur place par deux pressoirs anciens à bras. Il n'existait guère que deux ou trois récoltants manipulants.
Puis grâce au dynamisme de quelques-uns a été construite, en 1963, une coopérative vinicole, qui au départ groupait une trentaine d'hectares de vignes pour une quarantaine de propriétaires. Puis grâce à ses installations, avec trois pressoirs modernes, et ses possibilités de travail et de stockage, la plupart des vignerons du pays devinrent sociétaires et développèrent leurs exploitations, si bien que rapidement il devint nécessaire de doubler la capacité de la coopérative où cinq pressoirs permirent de traiter les raisins des 120 hectares appartenant aux 100 sociétaires. La coopérative devient alors apte à traiter les vins, effectuer les tirages et champagniser dans les meilleures conditions.
Les vins de Sermiers sont produits pour les trois cépages traditionnels de la Champagne : le Meunier, qui domine ici, le Pinot, qui vient en second, mais est en expansion, et le Chardonnay, en faible quantité. La production reste ici dans les moyennes normales, même si elle a sensiblement augmenté à partir des années 60. Dans les années 70-80, elle se situait en moyenne entre 7 500 et 8 500 kilos à l'hectare… et fut, lors des vendanges de 2003, de 10 400 kilos.
En 2003, le vignoble de Sermiers a été classé 1er cru, on y dénombre 322 propriétaires, 294 copropriétaires pour 1569 parcelles, ce qui équivaut à 165 hectares en Appellation d'Origine Contrôlée plantée.