- Les origines d'Évrecy :
- Il existait au VIIe siècle à Evrecy, un monastère qui jouissait d'une grande notoriété. A l'époque, les terres sur lesquelles avait été construit cet édifice religieux appartenaient à l'évêché de Bayeux. On retrouve d'ailleurs les traces d'un certain Saint Annobert ou Hubert (654 - 706), ancien abbé d'Evrecy, auquel les habitants auraient voué un culte. Ce monastère va être détruit au IXe siècle par les différentes invasions barbares en Normandie. En 1867, la découverte au nord de notre commune et immédiatement à côté du bourg, dans un champ nommé "les Madeleines", de 35 tombes de l'époque gallo-romaine avait permis aux experts de l'époque d'affirmer que Évrecy avait dû être un centre religieux d'une certaine importance. Des annales religieuses datant du VIIe siècle font, en effet, déjà référence à une localité appelée OBRECIUM, HEBRECIUM ou encore EVRECHIUM. Mais le nom que l'on retrouve le plus souvent dans ces écrits est EVRECEIUM. Là est sans aucun doute l'origine du nom actuel de la municipalité.
- Au Xe siècle, les évêques de Bayeux reprennent possession des terres d'Évrecy pour y instaurer, au XIe siècle une Châtellenie. La châtellenie était le nom donné à la justice rendue par le seigneur châtelain qui possédait un château ou une maison forte. En effet, en 1037, l'évêque Hugues II de Bayeux possédait sur la terre d'Évrecy (appelée alors VRECI) un donjon et un château dit "château de Montifila". Ce château se situait sur une motte seigneuriale au sud-ouest du bourg. Le chemin qui longeait ce lieu et qui monte de l'église à la place de la Mairie porte encore aujourd'hui le nom de "chemin du château".
- A partir de 1204, ce sont les rois de France qui deviennent titulaires de la châtellenie d'Evrecy. Le 23 mars 1371, le roi Charles VI visita la forteresse de VRECHY (vraisemblablement l'une des dernières évolutions vers le nom actuel de la commune).
- En 1417, Henri V, roi d'Angleterre, prend possession des terres d'Évrecy. Ce n'est que vers 1450, après la délivrance de la Normandie, que les rois de France récupèrent la châtellenie.
- A partir de ce moment, château et forteresse vont tomber dans l'oubli avant de tomber en ruine... A la fin du XVIIe siècle, le donjon d'Évrecy n'existait plus, seule son enceinte se voyait encore.
- Évrecy pendant la 1ère Guerre mondiale :
- En 2015, 9 élèves du collège Paul Verlaine d'Évrecy dans le cadre du Prix du jeune historien du Calvados, ont créé un blog consacrée à la Première Guerre mondiale dans ce département.
- Ils ont choisi d'étudier l'impact de la Première Guerre mondiale à Évrecy. Pour ce faire, ils ont reconstitué la liste des hommes mobilisés originaires d'Évrecy, ont tenté de dresser un bilan humain du conflit et se sont également interrogés sur la façon dont ce bourg fait le deuil de ses morts dans les années 1920. Ils ont aussi noté la présence de réfugiés originaires des départements occupés et se sont intéressés à la manière dont s'est exercée la solidarité en temps de guerre.
- 15 juin 1944 : Évrecy bombardée : Évrecy a versé un tribut exceptionnellement lourd aux combats de l'été 1944. Au cours des trois bombardements qui se sont succédés durant cette période, la commune a perdu 130 de ces concitoyens sur une population totale d'environ 400 personnes. Les obus ont détruit à 86 % le village laissant ainsi aux rescapés un immense champ de ruines.
- Voici le récit de ce qu'ont connu 400 personnes dans la nuit du 14 au 15 juin 1944. Ces notes ont été prises par M. Pierre Voisin, Maire Honoraire de la commune, lors des bombardements (Extrait du livre "Évrecy - 15 juin 1944" publié par la commune à l'occasion du 40ème anniversaire des bombardements).
- Le récit de M. Pierre Voisin : 3h à 3h20 : Bombardement aérien d'Évrecy. Effrayant. Nuit sans lune. Impossible de discerner les éclatements de bombes tant ils sont nombreux pendant les 15 premières minutes. C'est l'enfer ! 40 personnes dans la cave où tout tangue comme un cargo. Début de panique. Beaucoup veulent s'enfuir : il faut les calmer. Au bout d'un quart d'heure, court répit, suivi d'une deuxième vague moins violente. Des équipes se constituent aussitôt pour organiser le sauvetage des blessés qui affluent au poste de secours dirigé par le docteur Gabriel Hauttement. Celui-ci fait preuve d'un admirable courage. Il prodigue du mieux qu'il peut, sans désemparer, ses soins aux victimes, alors que les deux premiers blessés qu'on lui apporte sont sa mère et sa soeur : elles expirent l'une après l'autre dans ses bras. Évrecy est presque entièrement rasé. Atmosphère irrespirable. Les cris des blessés, des murés éclatent de tous les côtés. Des familles entières sont disparues : tuées, étouffées dans les abris, brûlées dans les nombreux incendies. Vers 15h, les équipes d'urgence de la Croix Rouge de Caen réussissent à gagner Évrecy et à évacuer, au prix d'énormes difficultés, 36 grands blessés sur le Bon Sauveur. Les blessés légers restent provisoirement sur place. Le soir, 28 corps reposent sous le porche de l'église dont les voûtes sont en partie effondrées. Quelle tristesse ! Quelle désolation ! Plus de maisons... plus de routes... tout est écroulé, arraché, retourné... fouillis indescriptible... rues impraticables : les décombres y dépassent parfois 3 mètres... plus une feuille aux arbres... plus un oiseau...