Cellettes est une commune du Loir-et-Cher, en région Centre-Val de Loire, à quelques kilomètres au sud de Blois.
Son territoire vaste de quelque 21 km² est traversé par le Beuvron, un affluent de la Loire en rive gauche, et est cerné par l'importante forêt domaniale de Russy (3 200 hectares), composée essentiellement de chênes. Le village a conservé un aspect rural.
Pourtant, il est mentionné dès l'Antiquité (une voie romaine traversait la forêt) et au VIe siècle, c'est au niveau de la commune que se serait installé sur les bords du Beuvron saint Mondry, qui vivait en ermite.
Au Moyen Âge, c'est encore sur le cours de cette même rivière que sont implantés des moulins à vocation minotière, ce qui témoigne de la prospérité de Cellettes, où des vignes sont déjà cultivées. De nos jours, la localité est encore incluse sur le plan viticole dans le périmètre de l'appellation d'origine contrôlée Cheverny.
À partir de la Renaissance, comme dans tout le Val de Loire, des châteaux et domaines sont érigés pour le compte de nobles courtisans des souverains qui aiment séjourner dans la région. D'autres seront édifiés plus tard pour des bourgeois de Blois ou de Paris. Le plus célèbre est le château de Beauregard (XVIe siècle) : avec sa galerie des portraits et son grand parc, il est l'atout touristique majeur de Cellettes. Comptant environ 2 600 habitants, la commune dispose ainsi d'un patrimoine de premier plan et la forêt alentour ravit également les amateurs de randonnée et de tourisme vert. Une étape s'impose.
L'église Saint-Mondry est le site patrimonial le plus ancien du village. Elle date du XIIIe siècle (nef, transept et chœur) mais fut remaniée au XVIe (ajout de bas-côtés) et surtout au XIXe, quand la nef (à la charpente en forme de coque navire inversée) fut prolongée d'une tribune et d'un porche. De la fin du XIXe encore, datent les vitraux, qui évoquent ceux de l'église romane Saint-Nicolas à Blois. L'intérieur de l'église a été restauré en 1989. Les fresques du chœur ont été préservées. À noter que dans le cimetière proche, des sarcophages de l'époque mérovingienne ont été mis au jour lors de travaux.
Dans le village, encore, le pont en pierre a succédé à un pont en bois en 1852. En janvier 1871, à la veille de l'Armistice, deux soldats français de l'Armée de Loire y furent tués lors d'un engagement contre des Prussiens. Un petit obélisque sur le parapet commémore cet événement. On remarque par ailleurs que sur les rives sont implantées les plus anciennes habitations du village, dont une tour dont on dit qu'elle surveillait les traversées du Beuvron.
Sont enfin à mentionner un vieux lavoir couvert, un ancien moulin et des vestiges des tours du château de Conon.
Direction ensuite la campagne environnante : on y recense pas moins de 18 châteaux ou maisons de maître sur l'ensemble du territoire ! Le charme de la vallée du Beuvron, la proximité des châteaux de la Loire où séjournaient les rois de France, la forêt propice à la chasse expliquent cette richesse qui attira d'abord des courtisans puis des bourgeois en quête de belles villégiatures…
Le plus notable des châteaux est celui de Beauregard. Classé Monument Historique dès 1840, il a été édifié au XVIe siècle en lieu et place d'un premier manoir construit à la fin du XVe siècle pour le compte d'un proche du duc d'Orléans. Utilisé de temps à autre par François Ier comme relais de chasse, le domaine fut acquis en 1545 par Jean du Ther, secrétaire d'État aux finances du roi Henri II et connu pour être amateur d'art. Il fit édifier un nouveau château de style Renaissance : une galerie centrale relie les corps d'habitation qui englobent l'ancien logis. Au XVIIe siècle un nouveau propriétaire, Paul Ardier, fit réaliser la galerie des Illustres et ajouter deux ailes basses, encadrant la cour : cela entraîna la destruction des éléments anciens du XVIe, ces ailes étant finalement supprimées au XIXe siècle. À cette époque fut aménagé un parc à l'anglaise dans lequel sont encore visibles les ruines d'une chapelle du XVe siècle. L'ensemble du château et le parc sont accessibles au public. On admire en particulier la galerie des Portraits où sont représentés 327 personnages illustres, le même lieu étant doté d'un plafond en lapis-lazuli (roche de couleur bleu outremer) et d'un pavage composé de 5600 carreaux de faïence. Une cuisine du XVIe siècle demeurée en l'état, des pièces d'ébénisterie Renaissance, des meubles magnifiques (notamment dans la bibliothèque) sont aussi à observer. Le parc se révèle aussi un beau site de promenade (40 hectares ont ainsi été réaménagés dans les années 1980). Ouvert du 20 mars au 15 novembre. Visite libre ou guidée. Tarif : 9 et 12,50 euros. Renseignements au 02 54 70 41 65.
Sur le plan des sports et loisirs "nature" ensuite, à noter que des courts de tennis peuvent être réservés au 06 07 82 00 02 et que les amateurs de pêche peuvent bénéficier des rives du Beuvron. Informations au 02 54 90 25 60.
La localité se révèle enfin un paradis pour les randonneurs. Des allées sont accessibles pour découvrir les 3200 hectares de la forêt de Russy que gère l'ONF. Ancien domaine de chasse des rois de France, riche en chênes, elle est également ouverte aux vététistes. Il est par ailleurs envisageable de cheminer le long du Beuvron afin par exemple de rejoindre la proche vallée de la Loire au niveau de Blois. Cartes et renseignements au 06 08 94 07 42 ou 02 54 90 41 41.
Le premier week-end de juillet, fête communale "CELLafETTES" avec animations gourmandes, expositions artistiques, jeux, défilé aux lampions, feu d'artifice, bal…
Le troisième dimanche de septembre, vide-grenier.