Clans (prononcer le "s" final) est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés les Clansois. Juché à 690 m d'altitude dans la vallée de la Tinée, Clans est situé à 54 km au nord de Nice.
Favorisé par son microclimat, Clans est abrité des courants froids en hiver et est rafraîchi en été par une brise du sud "lou maremme". Son air pur, l'eau fraîche qui y coule en abondance, l'absence de bruit et de pollution, en font un lieu privilégié où il y fait bon vivre. Son immense forêt avec toute sa faune et sa flore, ses oliviers, ses chapelles, sa collégiale, son patrimoine religieux et culturel, ses traditions, sont autant de richesses à découvrir. Un trésor dans un écrin de végétation luxuriante. Ses habitants en sont les gardiens.
Le peuplement de la région est très ancien ; en attestent le "pont romain" en dessous de Clans, situé sur une ancienne voie romaine, ainsi que les vestiges de l'âge du bronze trouvés dans la commune. La situation géographique de Clans, sur un promontoire offrant à la fois terres cultivables, eau et facilité de défense, explique sans doute les raisons de son implantation humaine.
Clans est cité pour la première fois en 1066, dans une charte de donation des Frères Lagito qui donnent le territoire à l'évêché de Nice. Y est cité le lieu dit du "Poët" comme un petit Castrum abandonné lors de la grande peste noire. En 1137 s'implante la seule est unique collégiale du Diocèse de Nice, sur l'église Sainte Marie de Clans, déjà construite en 1066. Elle fait rayonner la chrétienté dans toute la vallée, son archiprêtre administre le secrétariat de la seigneurie des Grimaldi de Beuil. Ce n'est qu'en 1860, à l'annexion du comté de Nice à la France, que Clans devient territoire français.
Situé sur la route du sel, Clans est un passage important pour la diffusion des denrées. La "dite" maison de la reine Jeanne, bâtis du XIVe siècle, témoigne de l'activité du pouvoir temporel et d'un comptoir commercial au Moyen Âge et à la Renaissance. L'exploitation forestière fait alors la richesse de la commune et les nombreuses restanques provençales témoignent d'une activité agricole importante, où blé, orge, pavot, olives et vergés de fruits, ainsi que bétail de type bovin et troupeaux de moutons, alimentaient les communes du pays et ses habitants. Un grenier pour une zone montagneuse parfois hostile lors de la morte saison.
Jusqu'au XXe siècle, Clans est considéré comme une des communes les plus riches de la région. Mais les grandes guerres et l'exode rural enclave les vallées du haut pays. Il faut attendre les années 1990 pour que les villages retrouvent une population conséquente, travaillant à Nice mais venant chercher un cadre de vie calme et serein.
L'école est une priorité de la vie communale. Au XXe siècle, il existe plusieurs classes dispersées dans la commune. Le 9 mars 1910, le bâtiment scolaire est construit à l'ouest de la place de l'Estra, surplombant le chemin du Raous à la Tour. L'école primaire est aujourd'hui toujours en activité avec environ 80 enfants inscrits toute l'année. Au passage au collège, les enfants peuvent aller en demi-pensionnat à Saint-Sauveur-sur-Tinée, puis au lycée de montagne de Valdeblore.
La seconde guerre mondiale est une période funeste pour le village. De nombreuses familles et enfants juifs y trouvent refuge et les villageois tentent de les protéger contre les rafles en mettant en place un service d'alerte par Paul et Edwige Isoart, affiliés à la Résistance. Ce stratagème permettait aux juifs de se mettre à l'abri avec la complicité active des habitants. Malheureusement, il y eut quelques fausses alertes, ce qui les rendit moins vigilants. Le lundi 25 octobre 1943, les Allemands arrivent brusquement à Clans, sans que personne n'ait pu être averti. Lors de cette rafle organisée par Aloïs Brünner, 27 réfugiés juifs sont arrêtés, mais une trentaine d'autres ont pu être sauvés. Paul Isoart, maire de Clans pendant de nombreuses années et son épouse Edwige, ont obtenu la médaille des Justes. En 1993, une plaque commémorant le cinquantième anniversaire de la rafle a été apposée sur le mur de la mairie.
La commune met des années à se relever des ravages de la guerre. De nombreux habitants partent trouver du travail sur le littoral et ceux qui restent n'ont pas accès à l'effervescence culturelle des grandes villes. Clans devient un lieu où les populations reviennent pour les vacances d'été. La baisse d'exploitation agricole fait que la forêt nouvelle gagne du terrain et lors des balades dans la nature verdoyante, on peut croiser de petites granges abandonnées qui font d'excellents paysages photographiés.
Aujourd'hui, quelques maraîchages raisonnés en permaculture comme la ferme de l'Oustal, la ferme du Raous et le maraîchage de Colline, alimentent le petit marché gastronomique du samedi matin sur la place du village.
La municipalité qui a toujours à cœur de développer la vie communale, construit encore de grandes infrastructures où les associations culturelles déploient tous leurs efforts pour créer des activités enrichissantes. Salle des expressions culturelles faisant lieu de salle de cinéma toute équipée, médiathèque et salle de sport, stades multi-sport et falaise d'escalade... Avec le soutient de la région et du département des Alpes-Maritimes, Clans retrouve son visage festif, ses commerces et la beauté d'un village fleuri plusieurs fois récompensé.
Deux restaurants sont actifs à Clans, commerces d'appoint au pont de Clans permettent de se ravitailler et les visiteurs peuvent séjourner dans les gîtes communaux. À une demi-heure des stations de ski en hiver et protégé de son micro-climat doux en été, Clans est une destination idéale pour le tourisme de montagne.
Un Office de Tourisme est ouvert de mai à septembre et organise de belles visites guidées des monuments historiques comme la collégiale et les chapelles peintes.