SA SITUATION :
- A une heure de Paris, entre campagne francilienne et coteaux de la Champagne, aux confluents de la Marne et du Petit Morin, La Ferté-sous-Jouarre possède tous les avantages de la ville... avec les atouts et le charme de la campagne.
- Capitale mondiale de la Meulière, ses paysages sont très variés, vallonnés, boisés, et ses sentiers offrent de multiples possibilités pour des petites et grandes randonnées pédestres.
HISTOIRE DE LA VILLE :
- L'industrie meulière :
- Le pain, nourriture essentielle de tous les temps, est composé de farine devant être broyée.
- Dès l'Antiquité, on écrasait les graines de blé à l'aide de pierres frottées les unes aux autres.
- Au Moyen-Âge, l'eau et le vent furent les forces motrices des moulins et l'on extrayait de la terre des blocs de pierres pour écraser le grain dans les moulins. Grâce à une très bonne qualité de pierre, le silex, La Ferté-sous-Jouarre va développer un savoir-faire de réputation dans la meulerie.
- Après la révolution, la libéralisation des terrains va accentuer l'essor de ce métier. On abandonne progressivement la fabrication des meules "monolithes", c'est-à-dire composées d'un seul bloc de pierre, pour appliquer la technique de meules "à l'anglaise" constituées de plusieurs morceaux de choix de pierre, les "carreaux". On extirpait ces pierres dans toutes les collines environnantes de La Ferté-sous-Jouarre : Tarterel, bois de la Barre... Cette industrialisation verra son apogée au XIXe siècle. La Ferté-sous-Jouarre comptait à cette époque 23 entreprises. La production annuelle atteignait 1000 à 1200 meules et de 80 à 100 000 carreaux qui partaient par bateaux puis par chemin de fer dans le monde entier. On en retrouve encore dans plusieurs pays.
- Vers 1860, de grands moulins industriels apparaissent et utilisent un nouveau système de mouture. De nombreuses petites minoteries, victimes de cette concurrence, ferment progressivement. Le commerce des meules de pierres s'effondre lentement.
- En 1881, de cette crise va naître la société générale meulière (sgm), fusion de 9 sociétés fertoises, qui n'arrêtera pas le déclin. Les ouvriers meuliers, épuisés par un travail laborieux (l'espérance de vie ne dépassant pas 45 ans), lancent une longue grève en 1910, puis, en 1914 commence la Première Guerre mondiale qui achèvera la chute de cette industrie.
- Depuis 2003, le Conseil Général de Seine-et-Marne et la municipalité de La Ferté-sous-Jouarre ont ouvert au public un "espace naturel sensible (ENS) du bois de la Barre" qui offre un parcours pédagogique pour découvrir la faune, la flore mais bien sûr le travail réalisé sur cette pierre extraite de cette terre.
- Plusieurs rues dans la ville rappellent cette industrie : Rue du Port aux Meules, rue des Carreaux, rue des Carriers, rue des Meulières, rue des Rayonneurs.
- Naissance d'une cité, les origines :
- Au fil du temps, des découvertes archéologiques ont prouvé que le hameau de Saint-Martin semble être le berceau de la ville.
- En 1820, en creusant une cave dans ce hameau, on trouva plusieurs cercueils en plâtre ainsi qu'en 1848, en rectifiant le chemin vicinal. En 1858, en établissant la route départementale N°4, on mit à jour des substructions gallo-romaines. Puis, en 1864, les propriétaires du moulin de Condetz, en faisant élargir le lit du Morin, rencontrèrent des pièces de bois posées verticalement comme on fixait au milieu des marécages pour édifier des cités lacustres. Une corne d'auroch, 3 fragments de bois de cerf qui avaient dû servir d'instruments de défense, une arme de bronze (ou de fer) ayant la forme d'un glaive furent trouvés dans les mêmes circonstances et offerts au musée de Meaux. Un vase funéraire qui renfermait des restes d'incinération fut encore découvert en 1870 à Saint-Martin.
- Sous Dagobert (628-638) eut lieu la fondation d'un certain nombre de monastères dont celui de Reuil. Au IXe siècle, suite aux différentes invasions, les hommes élevèrent des fortifications, c'est la naissance du mouvement féodal. C'est à cette époque qu'apparut un nouveau chef militaire das la région : Anculfus. Il a certainement été placé là pour défendre l'abbaye de Jouarre, dont Hermentrune, femme du roi Charles le Chauve, qui était l'abbesse. Il s'installa sur une île de la Marne d'où il pouvait s'opposer au passage des ennemis, il y construisit une forteresse, qui comme le voulait l'usage, prit son nom : Firmitas Anculfi (ferme fortifiée d'Anculfus). La cité portera ce nom jusqu'au XIIIe siècle, qui devient par une évolution de langage : Ancoul, Aucoul, Au Col. Dans les temps troublés de la Révolution Française, on trouvera la petite ville désignée sous le nom de : La Ferté dite sous Jouarre. En 1793, un décret indiquait qu'à l'avenir, la ville serait dénommée : La Ferté-sur-Marne. En l'An III (1795), c'était La Ferté-sur-Morin. Le 4 Floréal An V, soit le 23 août 1797, après bien des péripéties, la ville redevient : La Ferté-sous-Jouarre.
- Mémoire d'une terre :
- Avant l'établissement des Francs en Gaule, le chef Germain accordait pour récompense au guerrier qui s'était distingué au combat : une framée (lance), ou un cheval, ou bien il était convié à un festin. Après la conquête, ce furent des terres que le chef Franc donna à ceux qui lui restaient fidèles. Ces terres furent connues sous le nom de "bénéfices". Les propriétaires de grands fiefs, obligés, dans un temps où les guerres étaient si fréquentes, de se faire des alliés, donnèrent à d'autres vassaux quelques portions de leurs propres domaines en bénéfices, de sorte qu'une multitude de fiefs et d'arrière-fiefs étaient dans la mouvance des grands feudataires.
- A partir du IXe siècle, toute terre était propriété de la noblesse ou du clergé.
- Les Comtes de Brie et de Champagne :
- C'est par Herbert Ier, Comte de Vermandois, mort vers 943, que la Brie fut réunie à la Champagne. Hubert III, l'un de ses arrières-petits-fils, était comte de Troyes et de Meaux. Au XIIe siècle, sous l'autorité des Thibaut, on voit de nombreux édifices religieux se créer : plusieurs églises, monastères et hôpitaux. La Champagne et la Brie, sous leur administration, voient se développer leur commerce et leur industrie. Troyes et Provins deviennent des villes manufacturières. Meaux, Coulommiers, Provins, Lagny ont des foires très importantes. Le mouvement communal se répand dans le nord de la France. En 1179, Meaux obtint sa charte d'affranchissement. En 1230, le droit de choisir son maire et ses échevins est accordé à Provins. Les vicomtes de La Ferté-au-Coul avaient la voirie (viatoria) de ce territoire, c'est-à-dire qu'ils en étaient seigneurs suzerains et hauts justiciers.
- Hugues Ier (1096) : Seigneur d'Oisy, châtelain de Cambrai, est certainement le premier vicomte de La Ferté.
- Hugues II : Fils du précédent et père de Geoffroi qui, à sa mort, hérita des vicomtés de Meaux et de La Ferté.
- Geoffroi ou Godefroi (1115-1167) : Vers 1140, Geoffroi, chevalier, Vicomte de La Ferté-au-Coul, pour le "remède de son âme et le salut de ses prédécesseurs" fit don au chanoines de l'église de Meaux, de la voirie de Changis et de tous les droits seigneuriaux ou privés qu'ils possédaient dans cette circonscription. Marié à Constance, ils eurent deux enfants : Pierre et Ade.
- Pierre : Fils de Geoffroi, Seigneur de La Ferté vers 1170, dut mourir sans descendance puisque la seigneurie revint à sa soeur Ade.
- Ade : Avec son fils Hugues, ils firent d'importantes libéralités à l'église de Reuil, entre autre le Cens (redevance due par des tenanciers au seigneur du fief).
- Hugues III d'Oisy (1171-1189) : Il est cité comme seigneur de La Ferté Anculph. Malgré deux mariages, le premier avec Gertrude de Flandres, le second avec Marguerite de Bois, veuve d'Othon, comte de Bourgogne, il meurt sans descendance. La seigneurie de La Ferté passe dans la maison de Montmirail, suite au mariage de sa soeur Hildéarde avec André de Montmirail, seigneur de La Ferté Gaucher.
- Jean de Montmirail dit le Bienheureux (1189-1217) : Vicomte de Meaux, comte de La Ferté Gaucher, seigneur de Crevecoeur, de Tresmes, de La Ferté Aucoul. Par sa gaieté, son esprit chevaleresque, sa vaillance au combat et plus encore par l'étendue de ses connaissances, il devient le favori du roi Philippe II Auste (1165-1223), qui lui donne le surnom de "Jean de Bonté". Converti par un moine, il se retire sur ses terres, pour s'occuper de fondations pieuses mais surtout pour se consacrer à l'éducation de ses deux fils : Jean et Mathieu. En 1209, après avoir reçu le consentement de sa femme, il entre chez les moines de Longpont, près de Soissons, où il meurt en 1217.
- Jean II (1209-1240) : Il est déclaré mort sans enfant.
- Mathieu (1240-1262) : Frère de Jean, donne en aumône au prieuré de Reuil, en 1245, une pêcherie "dans son eau de la Marne". Il meurt lui aussi sans descendance, la terre de La Ferté retourne à sa soeur Marie de Montmirail.
- Marie de Montmirail : Du fait de l'époque, c'est son mari Enguerrand III de Coucy qui administre ses biens. Il devient seigneur de La Ferté en son nom.
- Enguerrand III de Coucy : C'est un vaillant chevalier. En 1209, il participe à la croisade contre les Albigeois. Il est à Bouvines en 1214 et fait partie de la Ligue contre la Régente. Il rentre au service de Louis IX (Saint-Louis), qui le compte parmi ses plus fidèles Barons. Il meurt en 1242. C'est son second fils qui lui succède.
- Enguerrand IV de Coucy : Il est rendu célèbre par un procès l'opposant au roi. En 1261, ayant surpris trois jeunes flamands chassant sur ses terres, il les fait pendre sans autre forme de procès. Le roi le fait arrêter et conduire à la Tour du Louvre. Il comparait devant la Cour des Pairs. Malgré le soutien des grandes familles féodales et des excuses du roi, il fut condamné à 12000 livres d'amende et à une expiation solennelle. Le produit de l'amende sert à fonder l'hôpital de Pontoise et des écoles publiques à Paris. Il meurt en 1311. Avec lui s'éteint la branche directe des Coucy. Ses biens passent à son neveu Jean de Guines, celui-ci hérite de la Seigneurie des Ferté au Coul et Gaucher.
- Jean III de Guines (1311-1334) : Il est confirmé dans ses droits par un arrêté daté de 1318. A sa mort, il laisse pour héritier sa fille Jeanne, qui ayant perdu son fils unique en 1335, ne peut entrer en possession de ses biens, la terre de La Ferté revient à la seconde maison de Coucy, par Enguerrand VI frère de Jean de Guines.
- Enguerrand VI de Ciucy (1335-1350) : Epoux de Catherine d'Autriche, fille du duc Léopold et petite-fille de l'empereur Albert Ier. Il prend part à toutes les guerres de son temps, il se bat en Flandres contre Edouard III, roi d'Angleterre. Il prend ensuite une part active à la guerre de succession de Bretagne. Il meurt en 1350 en laissant pour héritière sa fille Jeanne de Coucy.
- Jeanne de Coucy (1350-1373) : Elle épouse en 1352 Jean de Béthune. De cette union naît Robert, qui épouse en première noce Jeanne de Châtillon, décédée sans enfant, puis Ysabeau de Ghistelle. Ils auront deux filles dont Jeanne, vicomtesse de Meaux, Dame de La Ferté Aucoul, Tancrou, Bellot-en-Brie, épouse de Robert de Bar. Ils eurent une fille prénommée Jeanne comme sa mère. Robert de Bar est tué au cours de la Bataille d'Azincourt en 1415. Sa veuve est présentée à Jean du Luxembourg.
- Jean du Luxembourg : Gouverneur d'Arras, par le roi Charles VI. Le contrat de mariage est daté du 23 novembre 1416. A cette époque, il montre déjà l'attachement qu'il porte aux anglais et à la maison de Bourgogne. C'est un de ses hommes, le Bâtard de Vendôme, qui fait prisonnière Jeanne d'Arc à Compiègne et qui la vend sans rougir aux anglais moyennant 10000 livres d'or. En 1435, il refuse de signer la Paix d'Arras, qui rapproche le duc de Bourgogne du roi de France. Il meurt en 1440, châtié par le roi Charles VII.
- Louis du Luxembourg : Neveu de Jean du Luxembourg, comte de Saint Paul, qui devient seigneur de La Ferté, il refuse également de signer la Paix d'Arras. Mais il se prend d'amitié avec le Dauphin (fils de François Ier) et fait alliance avec le roi contre les anglais. Louis XI lui confère le titre connétable de France, et lui fait épouser en seconde noce Marie de Savoie. Par intérêt, il continue de mener double jeu entre le roi et le duc de Bourgogne. Découvert par les deux parties, après son procès, il est conduit sur la place de Grève où il est décapité pour le crime de lèse majesté, le 14 décembre 1475. Du premier mariage de Louis du Luxembourg avec Jeanne de Bar est né Pierre, mort en 1472, père de quatre enfants, trois fils morts sans postérité et une fille Marie du Luxembourg.
- Marie du Luxembourg : Elle rentre en possession de la terre de La Ferté en 1487. Cette même année, elle épouse François de Bourbon, comte de Vendôme. Ils ont quatre fils et à la mort de leur père en 1495, c'est Charles de Bourbon qui hérite des terres de son père, sous la tutelle de sa mère.
- Charles de Bourbon : Duc de Vendôme, il épouse en 1513 Françoise d'Alençon qui lui donne treize enfants parmi lesquels :
- Antoine de Bourbon : Père d'Henri IV.
- Charles de Bourbon : Cardinal de Rouen, créé roi par la Ligue en 1589, sous le nom de Charles X.
- Louis Ier de Bourbon, Ier prince de Condé (1530-1569) : Aïeul du Grand Condé, il hérite des terres de La Ferté-sous-Jouarre. Il adhéra au Calvinisme et fut le chef du parti protestant en France. Accusé d'être l'inspirateur de la Conspiration d'Amboise, il fut emprisonné par François II et relâché par son frère Henri III. Il épouse en 1551 Eléonore de Roye. Vaillant guerrier, il fut toutefois vaincu à Dreux en 1562, puis à Jarnac où il est assassiné en 1569. A sa mort, son fils Henri hérite de La Ferté.
- Henri Ier de Bourbon, 2ème prince de Condé : Il est né à La Ferté-sous-Jouarre le 29 avil 1552, il apparaît après la mort de son père Louis de Condé comme l'un des chefs du parti calviniste avec son cousin Henri de Navarre (futur roi Henri IV). Il se marie en première noce avec Marie de Clèves en 1571 au château de Blandy-les-Tours, mais elle meurt en 1574. Puis il épouse en seconde noce Charlotte de la Trémoille. Il sera, de cette famille Bourbon-Condé, le dernier propriétaire des terres de La Ferté. Par un acte du 18 juillet 1585, il vend La Ferté à sa belle-soeur, la princesse de Conti pour un prix de 20000 écus d'or, qui lui procurent des finances pour son armée huguenote. La princesse de Conti revend aussitôt les terres à Sieur de Larchant et Dame de Vivonne, fille de Dame de la Force qui épousa en seconde noce François de Caumont et dont un de ces fils deviendra Caumont de La Force et rachètera à sa soeur, Dame de Vivonne, les terres de La Ferté. Henri de Condé décède le 5 mars 1588 à Saint-Jean-d'Angely. Sa femme, soupçonnée de l'avoir empoisonné est emprisonnée. Son fils Henri II de Bourbon, 3ème prince de Condé voit le jour le 1er septembre 1588, il sera le père du "Grand Condé" Louis II de Bourbon, 4ème prince de Condé.
- Jacques Nompar de Caumont duc de la Force : Né en 1558, il sera marqué par l'assassinat de son père et de son frère lors de la Saint-Barthélémy, lui-même réchappé par miracle. Ce drame le fait prendre la cause de Condé et Navarre et suit toutes les campagnes. Il devient l'un des généraux puis Maréchal de France en 1622. Le maréchal de la Force vient à La Ferté en 1623 prendre officiellement possession de la seigneurie. Il fut l'un des colonels de la Compagnie des Arquebusiers de la ville. De son premier mariage qui dura 60 ans, il eut 12 enfants dont Armand Rompar de Caumont, à qui il cède La Ferté. Nompar donnera ses terres en dot à sa fille Charlotte qui épouse Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne en 1653.
- Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675). Commandant de l'armée d'Allemagne pendant la guerre de Trente Ans, lieutenant général puis Maréchal de France en 1643. Il est également colonel de la Compagnie des Arquebusiers de La Ferté. Protestant, il est converti au catholicisme par Bossuet en 1668. Mais avant sa mort, lors de la bataille de Sasbach en 1675, au moment du décès de sa femme en 1666, il rend la dot de Charlotte à son père. En 1674, La Ferté-sous-Jouarre sort de la maison de Caumont de la Force et entre dans celle de La Rochefoucauld de Roye pour les raisons suivantes : Le duc Armand de la Force et François de Roye ayant une filiation commune, et le duc de la Force n'ayant plus d'héritier à la mort de sa fille Charlotte, il céda ses terres à François de Roye, cette possession fut légalement réalisée en 1682. A la mort de François, son héritier légitime fut Frédéric-Charles, mais son refus d'abjurer la religion protestante le fit émigrer au Danemark et le fit perdre tous ses droits et ses biens recueillis par ses enfants restés en France : François de Roye de La Rochefoucauld, Charles de La Rochefoucauld de Roye et Louis de La Rochefoucauld de Roye. Cette indivision cessa avant la mort de François. Un partage eut lieu et La Ferté échut à Louis de La Rochefoucauld de Roye, son fils Jean-Baptiste-Frédéric (connu sous le titre de Duc d'Enville). Son héritier eut pour fils Louis-Alexandre de La Rochefoucauld qui hérita à son tour des terres de La Ferté-sous-Jouarre.
- Louis-Alexandre de La Rochefoucauld (1743-1792) : Protecteur éclairé des sciences et des arts, il fut membre de l'Assemblée des Notables et des Etats Généraux (1789). Dernier seigneur de La Ferté-sous-Jouarre, après sa mort, sa veuve se remarie à Boniface L.A de Castellane et c'est sous ce nom qu'elle vend La Ferté à Monsieur Devouge, épicier en gros qui fit du château un magasin. Ensuite, son gendre, monsieur Dupuis, songea à restaurer ce château, il fit faire une estimation des travaux par Viollet-Leduc. Au montant annoncé, le propriétaire fit abattre, puis le terrain fut divisé par lots.
- Pendant la Révolution Française, l'Assemblée Constituante supprima les provinces et divisa la France en départements. La Ferté devint chef-lieu d'un canton formé de 18 communes. Après s'être fait appelé en 1793 La Ferté-sur-Marne, puis La Ferté-sur-Morin, le 4 Floréal An V (23 août 1797), la ville prend son nom définitif : La Ferté-sous-Jouarre. Cette période sombre de la fin du XVIIIe siècle apporta à La Ferté un épisode historique lors de la fuite de Louis XVI et de sa famille. Arrêté à Varennes, le convoi sur le retour de Paris s'arrêta à La Ferté-sous-Jouarre le 23 juin 1791 pour prendre un repas. Louis-Charles-Ambroise Regnard, maire de la ville, accueille le roi avec déférence dans son château de l'Île, ce qui lui vaudra quelques années plus tard d'être emprisonné mais d'éviter la guillotine grâce à la chute de Robespierre. En 1750, naissait dans la ville, Himbert de Flégny (Louis-Alexandre, Baron), maire de La Ferté en 1792. Il fut membre de la Convention et député de Seine et Marne. Il adhéra au coup d'état de Bonaparte. Devint chevalier de l'Empire en 1808 et Baron en 1810. Il fit construire le château des Abîmes appelé également des Bondons. Himbert s'éteint à La Ferté le 11 janvier 1825.
- Toute cette période apporta des modifications importantes à La Ferté. La délibération du Conseil de la commune du 22 novembre 1790, autorisa le maire Regnard "à poursuivre l'annulation du péage du pont". Par le décret du 2 novembre 1789, l'affectation à la nation des biens ecclésiastiques, les moulins firent partie des biens nationaux et donc des biens de la ville de La Ferté, ainsi que toutes les propriétés immobilières des établissements religieux. Le décret du 15 mars 1790 a supprimé les droits de banalité tenus depuis le Moyen-Âge par l'abbaye de Reuil. Avant la Révolution Française, il existait pour l'enseignement qu'une école de latin tenue par des religieuses. A partir de 1795, il fut arrêté qu'ils auraient, dans le canton de La Ferté-sous-Jouarre, 18 écoles primaires dont 2 seraient placées dans la commune et 16 autres dans les communes du canton : Changis, Ussy, Sammeron, Saint-Jean-les-deux-Jumeaux, Pierre Levée, Signy Signets, Bassevelle, Bussières, Citry, Saâcy, Méry, Luzancy, Sainte Aulde, Chamigny et Reuil.
- Après la défaite de Leipzig en 1913, la France est envahie par la Coalition des grands états européens. En 1814, la ville envahie va connaître l'un des derniers combats lancés par Napoléon Ier, la Bataille de Montmirail, il devra abdiquer.
- L'industrie et le commerce du textile :
- En partie grâce à l'élevage important des moutons, l'industrie textile de la Brie fut dans un temps assez prospère. Au XVIIe siècle, à La Ferté-sous-Jouarre, il y avait 8 maîtres manufacturiers qui tissaient dans une année 30 pièces de serge drapées. Une note de Colbert signale en 1669 l'existence de "... 60 métiers à La Ferté-sous-Jouarre pour la fabrique de bouracans" (grosses étoffes pour manteaux). Ce travail de la laine passait par une étape de cardage (venant du nom de cardère, plante d'europe, genre de chardon, dont la tête piquante servait à peigner la laine brute), il consistait à séparer et aligner les fibres destinées au fil de laine par un carde, outil composé de deux planchettes de bois piquées à l'intérieur de petits pics métalliques.
- Mais l'industrie la plus importante à cette époque fut la tannerie. Toute ville, petite ou grande, située sur un cours d'eau eut sa communauté de maîtres tanneurs. Tout en gardant un caractère artisanal, la tannerie demandait de posséder des capitaux assez importants car les opérations du tannage étaient très longues et duraient parfois jusqu'à deux années. Les maîtres tanneurs avaient dans l'enceinte de la ville le monopole de la fabrication et de la vente, on constatait que plusieurs tanneurs accédaient à l'échevinage (un échevin est le nom aux magistrats élus par les habitants de certaines communes, chargés d'assister le maire sous l'ancien régime) et s'alliaient aux grandes familles bourgeoises. L'activité commerciale étant assez importante, les marchands drapiers s'organisaient en corporation. Ils possédaient des boutiques en ville et participaient à de nombreuses foires et marchés : Meaux, Melun, Provins. Plusieurs noms de rues font revivre ces professions : Rue des Pelletiers (profession du commerce et du travail de la peau et de la fourrure, vient du latin pelis qui signifie peau), rue des Tanneries, rue des Etuves, rue des Cordeliers.