La Sauvetat-du-Dropt est un petit village en bordure du Dropt qui garde de nombreux éléments architecturaux de son passé et qui fut, dès le VIe siècle, le siège d'un prieuré.
La Sauvetat tire son nom du latin "salvitatem" qui signifie action de sauver, salut, sauveté. C'était le nom donné à toutes les villes de refuge qui jouissaient d'une garantie de non agression accordée par le seigneur local. La Sauvetat fut sous la souveraineté des Abbés Prieurs qui en étaient les seigneurs et qui, à cause de l'état perpétuel de violences, l'entourèrent de fortes murailles. Vers la fin du XIe siècle, sous la féodalité et lors de l'établissement des Grands Fiefs, elle fit partie du domaine des seigneurs de Caumont. Nompar de Caumont, premier du nom, en était le suzerain en 1211.
En 1211, elle s'appelait, d'ailleurs, La Sauvetat-de-Caumont. En 1789, elle prit le nom de Sauvetat-du-Drot ; puis enfin en 1910 son nom actuel de La Sauvetat-du-Dropt.
La Sauvetat vit naître en 1619 Jean Claude, fils du pasteur de l'église réformée de La Sauvetat, devenu lui-même pasteur en 1645. Disciple de Calvin, il était perçu comme l'un des plus grands hommes de son temps en raison de son autorité théologique. Contraint à l'exil suite à la révocation de l'Edit de Nantes (1685), il trouva refuge à La Haye auprès de la Cour du Prince d'Orange où il mourut le 13 janvier 1687, à l'âge de 68 ans.
La Révolte des Croquants de 1637 : les dernières années du règne de Louis XIII sont marquées par des révoltes anti-fiscales dont la plus célèbre est celle des Croquants (surnom méprisant donné aux paysans). Exaspéré par la création de nouvelles taxes et la présence de troupes dans les campagnes, auxquelles une ordonnance contraint de fournir des rations de blé, une partie de la population du Périgord se soulève le 22 avril 1637. Dirigés par un gentilhomme, La Mothe-La-Forest, les insurgés s'attaquent aux collecteurs d'impôts et forment une armée de plus de 8000 hommes qui se rendent à Bergerac. La rébellion s'étend. Plus de 2000 Croquants se réfugient à l'abri des murailles de la ville sous la conduite du Seigneur de Madaillan. Pas moins de 3000 hommes de l'armée royale menés par le Duc de La Valette sont obligés d'abandonner la surveillance de la frontière espagnole pour venir mater le soulèvement à La Sauvetat. Sommés par 3 fois de se rendre et faisant fi de cette sommation, le combat s'engage le 1er juin 1637. L'attaque est vigoureusement menée mais la défense est opiniâtre. Les troupes finissent par mettre fin à la révolte, envahissent la ville et la brûlent entièrement. Madaillan s'est enfui dans les premiers. Plus de 1600 Croquants seront tués, seulement 40 furent faits prisonniers. La Sauvetat du Dropt venait de disparaître à tout jamais. C'est de cette époque que date sa décroissance !
La commune vit aussi naître le Général, Jacques Delmas de Grammont (1796-1862), qui, en 1850, fit adopter la première loi punissant les maltraitances envers les animaux domestiques.
Parmi les joyaux du patrimoine à visiter, le pont roman, classé aux Monuments Historiques. 11 arches de style roman datant du XIIe siècle et des seigneurs de Caumont qui fortifient la ville et l'entourent d'un fossé relié à la rivière. Au XIIIe siècle, les crues de la rivière, fréquentes, transforment peu à peu le lit du Dropt et obligent à la construction d'un second pont de 12 arches mais de style gothique. Au Moyen-âge, la croix servait de repère aux pèlerins en partance pour St Jacques de Compostelle. Au XVIIIe siècle, le pont perd une arche au profit d'une écluse afin de rendre le Dropt navigable par l'entremise de Lakanal (député à la Convention). Le Dropt sera seulement navigable de 1858 à 1884 en raison du développement des transports routiers et ferroviaires. En 2016, lors de travaux de rénovation, une nouvelle arche est mise à jour jusqu'alors cachée par des amas de terre et de végétaux. Aucun écrit ne la mentionne et les plus anciens du village ne l'ont jamais vue. La forme de son arc oscille entre roman et gothique. Elle porte le nombre d'arches à 23 actuellement visibles.
Son église, une des plus grandes du département du Lot-et-Garonne avec son chœur roman d'origine et ses beaux vitraux. Ses maisons à pans de bois, une maison Renaissance accolée à la tour dite des Templiers et de nombreuses traces de sa splendeur passée que vous découvrirez en déambulant dans ses ruelles comme des fenêtres à meneaux, des portes romanes, des vestiges du mur d'enceinte...
Au départ du village, il existe un sentier pédestre fléché de 9,3 km intitulé "Balade du Pont Roman" et un circuit VTT. Une aire de camping-car est disponible toute l'année à l'entrée du village. Elle est gratuite, sans service (mais avec WiFi, toilettes et point d'eau) et dispose de 4 emplacement situés entre pont neuf et pont roman, à deux pas des commerces du village qui sont une épicerie multiservice, une agence postale, une boulangerie, un bar-restaurant et un coiffeur. Bibliothèque ouverte chaque mercredi après-midi.
Nombreuses manifestations tout au long de l'année notamment les Soirées Gourmandes des vendredis de l'été (juillet et août) très appréciées des touristes comme des locaux.